Au bord de l'eau... [PV Alkador]

S'il n'aurait pas été si ancien, tel une scène poussiereuse de mauvais théatre, cette image aurait pu l'etonner. etrange image d'une femelle se recueillant devant le lac. Humaine à première vue mais après tout, de loin, lui aussi...
Il inspira l'air glacé qui aurait du faire souffrire sa gorge si elle n'auait pas été si ancienne...combien? 500 années? Plus...mois...
Un oiselet cria son horreur à la vu des cannines trop grandes pour étre autre chose que monstrueuses. Il était presque fière de ces sabres sanglants dans sa bouche...

D'un rire éternel Alkador fit fuire tous les oiseaux qui en étaient capables. la peur de la femelle aurait du lui rappeller les souvenirs enfuis d'une existence d'autre fois...mais rien. Il ne voulait pas de sang, pas maintenant. Il ne désirait pas de combats inutils avec des adversairs trop ingorants et orgueuilleux pour s'en prendre à lui.
Luciole déchue au bor du lac; ses dents reflèterent la lumière d'une étoile à plusieurs années lumières d'ici, et qui sait, comme lui cette lumière peut étre déjà éteinte.
Il arrèta son rire éxagèré de mauvais acteur pour profiter plus emplement de la respiration de la femelle. Qu'elle était inquiette...la biche à la vue du monstre légendaire.

Se disant qu'elle ne pouvait rester immobile éternellement, elle décida de bouger. Oui mais pour aller où ? Elle ne pouvait pas s'en aller maintenant, alors qu'elle avait senti cette présence maléfique et inquiétante... Elle fit quelques pas, s'éloignant de l'eau et se rapprochant de l'épaisse végétation et des arbres qui rendaient l'endroit encore plus obscur. Elle ne voyait toujours rien, mais peu importe, maintenant qu'elle s'était lancée... Son coeur battait à tout rompre, pourtant elle ne voyait toujours pas la cause de sa peur soudaine... Comment le faire sortir de sa cachette ? Ou du moins, le faire sortir de l'obscurité où il était ?

-Il serait peut-être temps de vous montrer, dit-elle sur un ton qui se voulait ironique et moqueur, alors qu'en vérité, elle craignait que sa voix ne fasse ressortir ses émotions. A moins que vous ayez trop peur...

Le provoquer, c'était sans doute le meilleur moyen de le faire réagir. Pas le plus intelligent, ni le plus sûr... Mais dans cette situation là, elle n'avait pas trop le choix.

il eclata d'un rire mesquin. Les gens et leurs espoirs, leurs buts inutile, leurs voeux ridicule...Quelque part, aufond de l'ame qu'il n'avait plus, sous les couches de poussières, il était heureux, si ce mot avait encore une signfication pour lui. Elle ne s'était pas enfuie; était elle si courageure? bète ou bien prise d'une cise de témérité. dans tous les cas, une occasion pour un semblant d'amusement se présentait. Qui sait, peut étre la nuit lui offrira quelques instants de jeux, pour combler son enuit...Car ce n'était rien de plus qu'un jeux...
- Dans une terre grase et pleine d'escargots
Tu vas creuser toit mème une tombe profonde
Où tu puisse à loisir étaler tes vieux os
Et dormire dans l'ombre comme le requin dans l'onde...
Il eut un ricannement puis soupira.
- Baudelaire...ne fut-il pas une créature remarquable malgré qu'il fut un humain? n'étes vous pas de mon avis?

Il lui a fallu avancer encore un peu pour qu'elle puisse enfin l'apercevoir, même si elle ne voyait que sa silhouette dissimulée dans l'obscurité, au milieu des arbres. Ce n'était pas un démon gluant, ni un loup-garou, ou quelque chose de ce genre... D'ailleurs, elle voyait mal une bête gluante citer Baudelaire. La jeune femme se racla la gorge, ne sachant pas trop quoi répondre de suite. Pour une fois qu'une créature la laissait sans voix, au moins pendant quelques instants...

-Pour tout vous dire, je n'ai jamais vraiment apprécié ce genre de lecture, dit-elle avec un haussement d'épaules et un sourire presque innocent, même s'il gardait toujours une petite trace de sarcasme.

Il était à six, peut-être sept mètres d'elle, à présent. Immobile, il semblait être sûr de lui, confiant. Il devait avoir une raison, le mauvais pressentiment qu'avait Lauren n'était pas apparu par hasard... Une puissance maléfique émanait de lui, et elle se sentait presque toute petite face à cette créature qui restait toujours un mystère pour elle. Un mystère dangereux, mais elle ne pouvait plus reculer. Elle ne voulait plus.

Qu'elle était drole la femelle! Ha! croyait elle vraiment qu'il n'appercevait pas la vibration de peur dans sa voix innocente? Un brise se fracassa contre sa joue glacée. Elle en eu peur. Pauvre petite brise cherchant en vain un endroit où dancer...
Ses yeux. ses yeux à lui, papillons rouge, morts, dansants parmi les flammes. Ses yeux s'ouvrirent enfin dans tout leur splendeur. Il n'y avait plus de place aux étoiles. Désormais, la lune jalouse alla se cacha complètement derrière les nuages.
Son manteau imbibé de sang et de cris centenairs dansait avec la brise. Qu'il aimait ce son...l'entendait elle seulement? Lui, il entend les battement affolés de son coeur...
La lune est jalouse, lui encore plus...
Le coeur de la femelle bat, ses poumons souffrent l'air glacé; il serait presque jaloux.
Sourire.
Silence.
et puis il repart dans un de ses fichus rires déments. Entends t'elle seulement la brise danser avec la mort?

A présent, c'était la curiosité qui dominait. Elle continuait de ressentir cette étrange sensation où son sang se glaçait à chacun de ses rires démoniaques, qui l'irritaient encore plus, mais elle ne laissait rien paraître. Cela risquait de lui faire trop d'honneur... Se croyait-il invincible ? Supérieur à tous ? Et encore, dans ce noir presque total, elle ne voyait pas ses sourires. Ce fut à son tour de ricaner légèrement. Elle ne bougea pas de sa place, même si par moments, elle avait envie d'avancer vers lui pour enfin voir son visage. Le visage de ce fameux inconnu qui l'effrayait, l'intriguait... la fascinait, peut-être. Elle ne sentait que sa force, une force hors du commun, face à laquelle sans doute n'aurait-elle aucune chance...

-On peut y passer des heures, comme ça, vous savez, fit-elle remarquer d'une voix plus sûre que tout à l'heure.

Elle retrouvait son calme, enfin plus ou moins. Et puis si elle se montrait vulnérable face à lui, c'était perdu d'avance. Elle devait au moins avoir un peu de crédibilité, et ne pas se sentir comme une proie prise au piège. Il sentait ses émotions, il devait entendre les battements de son coeur. La seule chance qu'elle avait, c'était de ne pas craquer et de ne pas montrer qu'elle avait peur, même si c'était un peu le cas.

- que sont les heures dans l'univers?
il sourit, discrètement à son ricanement qu'il trouva forcé. Elle avaitraison, ils allaient y passer des heures. son temps n'est pas compté, il le savait bien, mais ce n'était pas un raison pour le perdre.
- Bien, alors quittons nous...vous diriez que ce n'était rien de lus qu'un cauchemar...
Une seconde lui suffit pour avoir ses papillons de lave dans les yeux de la femelle. Que c'est doux un souffle chaux sur sa peau...Comme une plume d'hirondelle.
Les yeux de laves engloutirent ceux de la femelle à ne plus les lacher.
- Fait moi plaisir...
Il murmurait, comme un ruisseau fragile. Comme lui, il bouge, il s'agite mais il n'y a pas l'ombre d'une vie...

Avait-elle bien entendu ? Il venait de dire qu'ils n'avaient qu'à se quitter ? Cette fois-ci, elle ne put retenir un vrai rire léger. Le son s'échappa de sa gorge sans même qu'elle n'ait le temps de s'en rendre compte, mais ce qu'il disait était tellement... iréel. Ridicule. Elle sourit de plus belle, et fit un nouveau pas vers lui. La lune qui semblait avoir disparu tomba sur leurs visages, elle put alors le voir, enfin... Ce regard qu'il venait de plonger dans le sien la fit frissonner, comme si un courant d'air venait de la frigorifier sur place. Son coeur bondit éperdumment dans sa poitrine.

-Vous voulez que je m'en aille ? Vous rigolez... Je ne compte pas vous lâcher aussi facilement.

Elle haussa un peu les sourcils, lui faisant un nouveau sourire un peu amusé, cette fois-ci.

- facile...facilement...voilà un mot bien interessant...
Il avait envie de s'amuser. Ce n'était qu'un jeux. Il ne fait que jouer. Depuis bien trop longtemps.
Sa main ganté vint caresser son coup dont les artères dansaient...Il est presque jaloux.
D'un mouvement délicat et ferme il la souleva comme un nourrisson. Il ne voulait pas de sang, pas au début...mais maintenant...
Il était bien trop ancien pour le savoir? Il ne sait plus quand, il ne sait plus où...
Il est certain d'avoir aimé le rouge...est-ce une raison suffisante pour la réduire en lambeaux?
-J'espère bien que vous n'allez pas me laisser! Jouons! J'adore jouer!!!

Il était étendu parterre. Une seconde.
Il était droit comme un révebère et ses yeux brillaient, brillaient comme ceux d'un enfant avide de jeux.
Il hait les enfants. Il ne sais plus très bien pour quoi...
Ses lèvres blanches ne bougèrent pas mais son rire éclatait dans les airs. Il dançait, virévoltait, s'agitait comme un ruisseau mais toujours pas de vie...et le échos lui crie que jamais il en aura! Plus jamais...
Il rit, sans raison. Et regarde le corps à ses genoux. il aurait pitié mais c'est un monstre. les monstres n'ont pas de pitié.
Il s'agenoue, doucement, comme devant un saint et saisie délicatement le visage entre ses mains. Ses lèvres sont bleues.
Il rit, il rit à la rendre folle...
- Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmes sanglots.
je l'entens bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tate en vain pour trouver la blessure...
Son sourire était prèsque celui d'un père à sa fille...
Elle avait l'expression d'un enfant...hors il hait les enfants...

Elle était encore un peu sonnée par ce qu'il venait de se passer, il y a quelques secondes à peine. Toujours étendue par terre, elle ne bougea pas lorsqu'il ria, encore. La colère commençait lentement à monter en elle, mais elle restait sereine en apparence. Pourtant, s'il allait continuer à faire ça, ça ne tarderait pas à exploser... Son rire la fit frisonner, de dégoût cette fois. Etait-il un fou ? Sans doute. Elle ne fit rien lorsqu'il s'agenouilla à ses côtés, ni lorsqu'il prit son visage entre ses mains. Elle ne le lâchait pas des yeux, mais son sourire la fit frissoner. Et encore ces citations... Il n'allait donc jamais arrêter.

-Vous ne savez que ça, alors... Des passages retenus de vos lectures. Ca vous amuse, de les réciter ? demanda-t-elle dans un murmure avec un sourire glacial et moqueur aux lèvres.

Elle finit par le repousser, attrapant ses mains et le projetant en arrière. Il était grand temps, elle n'avait aucune envie d'être étranglée une nouvelle fois.

Il fit claquer sa macheoire sanglante à deux milimètres de son visage.
-J'adore...
Il y avait dans sa voix un brin de sensulité qui fut brisé par son rire. fichu rire. ne s'arretera t il donc jamais! et les echos lui crient que jamais il ne s'arretront et plus jamais il n'y aurait d'ame dans la vieille carcasse...
Vide.
Il eut comme une impression de vide. Il s'ennuyait. Terriblement. Cette femelle sur lui. Pour qui se prenait elle...
Il se releva la fesant voler dans les airs mais pas violament, avec lassitude.
- Je m'ennuis...
Ses yeux se sont etteints. la lune n'était plus jalouse. Elle n'aurait jamais du l'étre. Qui est jaloux d'un monstre, un chien...Esclave de la vie qu'il n'a plus...
Sorcière.
Il ricana une dernière fois, comme pour se rappeler le son de sa voix.
Une seconde et la sorcière était dans le lac.
- Cours, débat toi! fait moi plaisir...amuse moi!
Sa voix était presque une demande, une suplication.

Décidemment, elle avait du mal ce soir là. Ses réflexes étaient ralentis, elle n'arrivait même plus à bloquer les attaques... Ce fut le contact froid de l'eau dans laquelle il venait de la pousser qui la fit réagir. Glaciale, presque mordante... Elle se redressa non sans mal, trempée et tremblante, de froid, de colère. Il voulait qu'elle l'amuse ? La jeune femme passa une main dans ses cheveux en bataille et mouillés, lui jetant un regard noir.

-Si tu voulais te baigner, tu n'avais qu'à demander..., souffla-t-elle avec une lueur d'ironie dans le regard.

Elle sortit de l'eau, bien qu'elle n'était pas profonde, là où elle avait atterri... Heureusement d'ailleurs. S'avançant vers lui, toujours ses yeux plantés dans les siens, elle le fixait à présent avec haine. La même qu'elle avait pour tous ses semblables, peut-être même plus forte et intense. Elle s'arrêta tout près de lui, son regard toujours aussi intrépide. Elle voulait qu'il sente sa haine, cette colère et cette rage qu'il venait de réveiller en elle, et dans laquelle elle pouvait être capable de tout. Puisqu'il avait réussi à sentir sa peur, il devait bien sentir comment elle le détestait...

-Vas-y, lis en moi... lis mes émotions. Je sais que tu les ressens... Alors à ta place, je ne jouerai pas avec le feu. Tu n'es qu'une de ces minables créatures que j'ai traquées et tuées durant des années... Tu n'es qu'un lâche...

Elle l'attrapa par le bras, le lui détournant violemment, et lui donna un puissant coup de pied dans le dos, le poussant à son tour vers l'eau.

Il rigole. toujours et encore. l'eau est froide mais pas autant que lui.
- Je ne lirait pas en toi...gamine! tu n'en vaut pas la peine..."
Rire.
Ses pas sont lents, il sort de l'eau et rit. toujours et encore sans savoir pour quoi, ni pour qui.
Son rire est cynique et mauvais. Il l'a tojours été...du moins de ce qu'il s'en souvient.
Ses yeux sont presque eteints, les papillons sont morts, depuis longtemps. Ils sont fatiguer de voir les gens de donner en théatre. Fatigur de voir, regarder...
Fermer.
Il ferme les yeux et il baillerait s'il pouvait mais les monstres ne dorment pas, ils ne rèvent pas...
c'est écrit dans les livres...
-alors petite sorcière! tu as oublier tes grimoirs dans ton sac à dos? Sous ton bureau d'écolière...?
Il toussa et un filet de sang noir s'échapa de ses lèvres. Il sourit. Il sourit toujours.
Personne.
Personne ne viendra lui dire comment il souriait au temps d'autres fois mais au fond, cela lui est égal...

- Je jouis
Sa voix venait de nul part et de partout. Il était sous l'eau mais ne se débatait pas et l'eau devint limpide. Il souriait, de sous l'eau.
- les vampires ne respiret pas sorcière. Que vous étes ignarde! vous avez tant à aprrende et vous n'aurez pas le temps
Cette voix li était consécré. Il n'y avait qu'elle qu l'entendait.
La petite sorcière qui sentait à present les mains gantes sur ses joue.
Seconde.
Elle était sous l'eau et son fichu rire resonait toujours.
Il y a comme de la lassitude dans son regard mais elle ne le voit plus. l'eau est trouble.
Seconde.
Il s'éloigne, le monstre. regardez le! la lumière de la lune dessine son countour. On jurerait qu'elle est faite pour lui. Mais c'est un monstre, rien ne lui ai du sauf la haine et la douleur.
Il rit, heureusement. Que lui resterait il d'autre à faire.
Les monstres ne pleurent pas; c'est ecrit dans les livres.

Il eut comme comme un souvenir. Son corps s'écrasant sur le sol...quelle plaisane sensation.
Il aurait du étre étonner, il aurait du...
Il aurait du étre pardoné. Il aurait du mourir il y a bien long temps...On lui avait promit le Pardon et il n'aurait pas du croire...
Il se sentait presque bien sur cette terre mouillé et le monstre aurait pu y creuser sa tombe, mais pour quoi faire? La terre de voudrait pas de lui. C'est un chien maudit! Personne ne veux de lui, mème pas les asticots, mème pas les mouches... mème pas...
Il aurait du commencer à rire.
Silence.
Silence comme dans sa batisse d'autre fois.
Qui viendra lui dire le nom de sa maison, qui viendra lui dire son nom...Personne.
Il n'y a personne...
Si, cette sorcière prise d'une colère de petite fille.
Il rit et tout va bien.
Cela aurait du l'etonner mais plus rien ne l'étonne. Il a tellement vu! Il en a tellement marre des petits humains et leur manies de mortels! La mort ne vient elle pas assez vite pour qu'ils prenne des risques strupides et inutils?
Il les tura. Tous. Il marche et il tue, il court et il massacre, il vole et il torture. Et quand il n'y aura plus personne, il marchera toujours parce que personne ne veu de lui; Mème pas la mort.
Il le sait; c'est écrit dans les livres.
Le monstre rit. Il rit à rompre sa gorge trop vieille. Il rit à la vue de la magie de mauvais spectacle. Et il se marre!
Il hurle de rire! Rirs virevoltent, dansent avec la brise.
Il ne lui parlera plus. Ses oreilles ne meritent plus Beaudelaire. il ne la regardera plus car elle ne mérite pas les papillons de lave. Il hésite mème à la croquer car sa chaire risque d'étre imbibé de la souffrace amère de ses ancètres brulés.
La magie contunue! Le lac tourbillone et semble vivant. Mais les échos crient que jamais il n'y aura de vie là dedans!
Seconde.
Le Monstre se lève et dans un mouvement gracieusement impercevable il se retrouve devant elle et son soufle gacial se brise sur son coup.
D'un geste lent et doux il l'entoure de ses bras.
Elle ne bougera pas, il le sait bien. Elle ne bougera pas car le souffle racontre trop de meurtres, un passée bien trop lourd sur ses épaules. Un passée soumis à un ange de glace et aux espoirs stupides du pardon.
Elle ne bougera pas car elle est bien trop courageuse la petite sorcière pour crier face à la mort. Trop fière...
Il souffle longuement sur son coup qui se glace. Et les échos hurlent toujours que jamas il n'y aura de vie dans ce souffle.
Parle petite sorcière, raconte les fils tendus de ton ventre face à la mort. Car il a oublier le monstre, ou il ne veux pas s'en souvenir....il ne sait plus très bien...
Et il attend avec patience, tel un Cléante, philosophe viveur et fils de la pourriture...
Parle petite sorcière, ne garde pas les plaisirs pècheurs pour toi...Raconte...
Et il riait dans sa tète, murmurait des prières maudites, des compliments moquers, des supplications cyniques...
Tout cela dans sa tète. rien que pour elle, il lui fesait part de ses penses trop anciennes pour ne pas effrayer...
N'était-ce pas un beau cadeau?

Elle arrêta de respirer en sentant son souffle dans son cou. Un souffle glacial, morbide, qui fit trembler ses genoux. S'il n'aurait pas été en train de la tenir, ses jambes auraient sans doute cedé. Elle n'avait pas peur, du moins, elle n'avait pas peur de mourir. Elle savait que cela finirait par arriver, un jour ou l'autre... Ce dont elle avait peur, c'est de devenir comme lui. Les vampires étaient les ennemis qu'elle redoutait le plus, car ils avaient la capacité de se multiplier, de transformer...
Les battements de son coeur n'étaient plus aussi précipités, mais beaucoup plus intenses. Si intenses qu'elle avait l'impression qu'ils résonnaient tout autour d'eux. Seul son coeur battait, ce qui était normal, vu que la créature en face d'elle n'était plus vivante depuis longtemps... Ses yeux se fermèrent et elle serra les poings si fort que ses jointures blanchirent et la douleur de ses propres ongles qui s'enfonçaient dans ses paumes la fit mordre sa lèvre inférieure. Elle ne bougeait pourtant toujours pas, et le souffle lugubre de son adversaire était de plus en plus proche.
Allait-elle voir sa vie défiler devant les yeux ? Se rappeler de ses souvenirs passés ? Qui pouvait savoir vraiment ce qu'on ressentait quand on était sur le point de mourir ?... Elle rouvrit les yeux, mais ne vit rien à part ce monstre qui la tenait toujours prisonnière de ses bras. Elle ne pouvait pas se résoudre à rester là sans rien faire. Elle ne voulait pas accepter sa mort, pas maintenant. C'était trop facile... La jeune fille se débattit violemment, libérant ses mains. Elle l'empoigna par les épaules et le repoussa brutalement, le frappant au ventre et lui faisant perdre l'équilibre. La colère et la haine venaient de réveiller en elle une force enfouie... Elle le rejoignit en un quart de seconde, et la lame d'un couteau scintilla à la lueur de la lune, apparaissant dans sa main. Penchée au dessus de la créature, elle immobilisa l'arme à un centimètre de son coeur, la pointe du couteau effleurant presque sa chemise. Un mouvement, et elle aurait qu'un seul réflexe... Enfoncer l'arme dans son coeur. Elle le fixa, à présent ses propres yeux luisaient de colère.

-Alors ? siffla-t-elle les dents serrés et continuant de trembler légèrement de froid. Où sont passées tes répliques sanglantes ?!

Des répliques sanglantes?
Ha! Il n'y a pas de répliques sanglantes, il y a juste ses répliques, les paroles du monstre.
Il rit et à quoi bon?!
Qu'elle est drole la femelle; et sa colère qui brille dans ses yeux, et cette frustration exagérée! Pourquoi joue t elle un si mauvais théatre? Ne voit elle donc qu'il n'y a personne qui la regarde?!
Personne. Il n'y a personne!!!!!
Pourquoi tant de témérité et de belles paroles? Elle voit bien que cela ne sert à rien, pour quoi persister, pourquoi rester ici à le fixer comme une statue de marbre antique trop solide pour étre détruite?
Qu'elle est naive...Qu'ils sont tous naifs!
Elle en tuera combien?
100?
1000?
Et que fera t elle quand les sabres viendront jouer du violoncel sur sa colone vertebrale? quand les fusils ouvriront des fleures écarlates dans sa poitrine? et quand ses propres pieux maudits par des paintins viendront creuver ses yeux déjà aveugle?...que lui restera t il...à la petite sorcière.
Personne.
Il n'y a personne pour lui et il n'y aura personne pour elle.
La bète continuera sa marche funèbre et elle sera sous terre, la petite reine des Gràce!
Après ses derniers sacrements elle ira sous la tere et les floraisons grasses moisir parmi les ossements...

Sa pate gantée vient prendre délicatement le poignet de la fillette; comme on cueille un dalia.
Le monstre serre et meurtrit la main, les os craquent et il entends déjà les gémissements de la petite sorcière; ceux qu'elle ne laissera pas apparaitre...elle est trop fière.
Les papillons de lave dansent toujours, depuis trop d'hivers. Qu'ils sont fatigués...Mais jamais elle n'aura les mème, et il en est fièr. Elle en veux certainement pas.
Le couteau s'est peut étre gravé à jamais dans la paume de la fillette, comme se gravent les souffrances par une belle nuit, à la lumière des vitraux. L'animal hurlait et les autres haussaent les épaules: que peut bien faire la douleur d'une monstre aux humains?
Il se souviens encore...plus pour longtemps.
Silence.
Silence comme dans le vieux manoir de l'ange de pierre et de glace, celui dont il était le chien, l'ésclave...Il s'en souvient encore...
Le poignet craque, il hurle sa douleur et pourtant la petite sorcière ne bouge pas d'un cil. Pourquoi au juste cette resistance inutile? ne voit elle pas que personne ne la regarde?
Il enfonce doucement le couteau dans la caire déjà morte. la lame pénètre comme dans du beurre. il toure une fois, puis une deuxième...puis encore.
Elle a les mains pleine de sang: noir!
une seconde et il est débout et fier, la large fleure noir dans toute sa splendeur! de son coeur coule le Stynx.
Les échos de déchainent, ils sont dans une fureur terrible et hurlent à ne plus pourvoir que jamais il n'y aura de vie là dedans!

- Que veux tu qu'une petite lame me fasse petite sorcière? Elle ne fait pas la taille d'une de mes canines
Il en est fière.
Regardez le ouvrire sa gueule de chien sauvage. Elle est énorme et les dents formen une courrone d'épine et la langue grissatre est comme un poisson à l'air! La gorge n'a pas de fin, les dents n'ont pas de mesure, et cette lange atroce qui dance la mort!
Ca pue les cadavres, ça pue la torture, la moissisure, les cris et les morsures! Sa bouche n'est rien d'autre qu'une tombe fraichement creusé...
Il rie et elle tremble.
De froid, certainement.
- Tu es aux pieds d'un chien maudit par les siècles! Qu'es tu donc à present? Un os à roger pour le chien?!
Les échos se sont tus.
Silence pendant le quel il la contemple.
- Va t'en sorcière, ou je te ferait apprendre des poèmes alors que tu creuse ta tombe!
Le couteau est à terre et porte le sang noir. Elle va surement le reprendre. Ha!
A t elle déjà vu ce noir autre part que dans son sang?

Elle se contenta de serrer les mâchoires lorsqu’il saisit son poignet. Elle aurait pu crier de douleur, de cette souffrance que ses doigts de fer laissaient sur sa main fragile. Mais elle ne le fit pas, et jamais elle n’allait le faire. Pas devant lui, pas devant cette ignoble créature… Elle laissa pourtant échapper un petit hoquet de surprise lorsqu’il força sa main à enfoncer l’arme dans sa chair. La vue de ce sang noir et épais l’horrifia et elle devint un instant livide, voyant ses mains blanches trempées de ce liquide répugnant… Elle recula de deux pas lorsqu’il se releva, manquant de justesse de trébucher. Encore. Il avait un comportement qui ne ressemblait pas à ceux des autres vampires, peut-être était ce la raison de son trouble. Elle était déstabilisée par certaines de ces paroles, même si elle ne donnait jamais de l’importance aux mots des morts vivants de son genre. Mais sa façon de s’adresser à elle, ce regard qu’il lui lançait… Il la déstabilisait, la rendait perdue et elle s’en sentait impuissante. C’était sans doute ce qu’il cherchait à faire. Etait-ce une façon bien particulière à lui ? Troubler ses adversaires, les tromper, les perturber avec son comportement plus qu’étrange…
Son regard glissa vers le couteau qui se trouvait par terre, à un mètre à peine de l’endroit où elle se trouvait. Mais elle reporta aussitôt son attention sur l’homme en face d’elle. Elle ne devait plus le lâcher des yeux, simplement pour ne plus se permettre de faire une nouvelle erreur, de se laisser désorienter. Car une fois de plus pouvait en être une de trop… Elle était à présent parfaitement consciente de ce qu’elle avait devant elle, et savait bien qu’elle pouvait y laisser la vie à n’importe quel moment si elle relâcherait son attention. Il lui dit alors de s’en aller. Si elle n’aurait pas été aussi têtue, elle serait partie, profitant du fait qu’il lui en laissait la possibilité. Si seulement elle n’aurait pas hérité ce trait de caractère qui pouvait se montrer tellement dangereux parfois. L’obstination, une détermination féroce… Elle s’était promise à l’instant de ne pas le lâcher facilement. Ces paroles étaient sorties de sa bouche, et elle ne comptait pas revenir là-dessus. Quand elle prenait une décision, elle l’assumait jusqu’au bout. Et quand elle disait quelque chose, elle le pensait vraiment…
La chasseuse et le monstre se fixaient à présent, immobiles tous les deux. L’arme tâchée de sang était toujours dans l’herbe, et elle n’y pensait même plus. Ce fut à son tour d’éclater de rire, et cette fois ci, il n’était ni forcé, ni enjoué, ni même nerveux, comme certains auraient pu le penser vis-à-vis de la situation. Non, elle riait de bon cœur, amusée et moqueuse de son attitude.

-Je m’en irai, ne t’inquiète pas, finit-elle par murmurer une fois le rire passé. Mais n’est ce pas toi qui m’a dit de m’amuser ? De me faire plaisir ? Hein, n’est ce pas toi ?!

Elle pencha légèrement la tête de nouveau et les contours de son corps commencèrent à scintiller d’une lueur bleue. La terre à leurs pieds commença à trembler tout doucement. Elle fit un pas vers lui, puis un autre, le tremblement devenant de plus en plus intense et puissant. Jamais elle n’avait senti une telle puissance en elle… Ses champs de force devenaient magnétiques, puisant de l’énergie dans tout ce qui se trouvait à proximité… Une force invisible frappa le vampire et le projeta contre un arbre, le clouant contre le tronc. S’il aurait été humain, elle l’aurait étouffé rien que par cette énergie qu’elle contrôlait à cet instant précis. Mais elle ne faisait pas ça dans le but de le tuer. Elle voulait juste le faire souffrir, autant qu’elle le pouvait. Il pouvait se montrer insensible à une lame qu’il s’enfonçait lui-même dans sa chair, mais il ne pouvait plus jouer à ce jeu lorsqu’une telle pression s’exerçait sur tout son corps, le maintenant fortement dos contre le tronc de l’arbre, l’empêchant de faire le moindre mouvement. Plus elle se rapprochait, plus la pression devenait puissante… et douloureuse par la même occasion. Elle-même tremblait de tout son corps, mais elle ne le lâchait pas. Comme elle l’avait promit…

-Je ne te tuerai pas… pas ce soir. Tu sais pourquoi ? Parce que tu ne mérites pas que je salisse mes mains sur toi… Mais ce jour finira pas arriver, et crois-moi, tu brûleras en enfer dans les souffrances que tu ne peux même pas imaginer dans tes pires cauchemars…

Puis elle commença à reculer doucement, lentement, sans le quitter du regard et restant concentrée… Une fois suffisamment loin de lui, elle ferma les yeux et tout redevint calme autour, comme si rien ne s’était passé dans cet endroit. Elle le voyait plus très bien à présent, mais la pression qui le maintenait immobile disparut. Elle détourna ses talons et partit dans l’obscurité de la nuit, continuant de trembler, mais plus aucune peur ne régnait dans ses yeux. Elle était seulement fatiguée, et elle avait froid… Le reste ne comptait plus, du moins, pas pour le moment. La jeune fille ne prit même pas la peine de se retourner, elle se contenta de suivre le chemin vers la route, puis vers la ville…