The Mystical Meeting... [PV]

Aaron s’avança sur le petit chemin bordé de fleurs, son sac reposant négligemment sur son épaule et il s’arrêta devant la porte de la maisonnette pour se hisser légèrement sur la pointe des pieds afin d'attraper le double des clefs, planqué dans un pot à fleurs suspendu. Il avait l’habitude de l’utiliser les soirs où il avait envi de dormir dans un bon lit, de manger quelque chose de chaud ou tout simplement de parler à quelqu’un qui avait un QI supérieur à celui d’un pré-pubères, ce qui n’était pas vraiment le cas de ses anciens amis…
Il enfonça la clef dans la serrure après avoir jeté de rapides coups d’œil autour de lui pour s’assurer que personne ne le voyait s’introduire chez le père Laferty puis poussa la porte en bois afin entrer dans la bâtisse silencieuse.
Le jeune homme traversa l’entrée d’un pas rapide et se dirigea directement vers l’étage où se trouvait la chambre que le prêtre lui réservait pour ses visites plutôt irrégulières.
A vrai dire, il y’avait deux chambres d’amis mais la deuxième était tellement encombrées qu’on ne pouvait plus y mettre les pieds à moins de s’appeler James Laferty bien sûr.
A quelques détails près, l’antre du prêtre était assez semblable à la planque d’Aaron. La lumière était faible, les couleurs plutôt tristes et il y régnait un bordel sans nom (sauf que bien sûr ici, les caleçons sales étaient remplacés par des tonnes de bouquins -aussi poussiéreux que les meubles- qui traînaient un peu partout…).
Aaron ouvrit la porte qui se trouvait juste en face de celle de la chambre du prêtre d'un coup d'épaule et y pénétra.
C’était la pièce la plus éclairée de toute la maison, Aaron ayant fait disparaître les lourds rideaux qu’il jugeait de toute façon d’une couleur immonde, afin de laisser entrer la lumière. Contrairement à l’autre chambre, il n’y avait en tout et pour tout dans la pièce qu’un petit bureau sans tiroir, une ou deux étagères qui contenaient quelques bouquins et un canapé dépliable délavé à peu près confortable où il pouvait s’allonger.
Aaron déposa son sac de vêtements dans un coin, les yeux déjà rivés sur les livres. Il se frotta les mains l’une contre l’autre et poussa un petit soupire blasé avant de s’approcher des étagère pour déchiffrer les titres des ouvrages à la recherche de ceux sur la lycanthropie.
Evidemment, il n’en trouva aucun, cette salle étant apparemment réservée aux livres sur la religion. Le père Laferty avait du faire exprès de l’installer ici, espérant probablement que le jeune homme ait une illumination pendant la nuit et qu’il se décide enfin à s’intéresser à la Bible…
N’y trouvant pas ce qu’il désirait, le jeune homme quitta la pièce sans perdre davantage de temps pour se diriger vers la salle que le prêtre affectionnait le plus : son bureau. Laferty l’avait installé juste à côté de sa chambre et d’ailleurs le soir, Aaron avait plus de chance de le trouver là que dans son lit... Et pour cause, la pièce était remplie de toutes sorte de livres plus ennuyeux les uns que les autres au goût d’Aaron que le père Laferty ne se lassait apparemment pas de feuilleter.
Aaron fit un tour de salle du regard, ne sachant pas vraiment par quel bout commencer mais il finit par se décider et choisit d’aller jeter un oeil du côté des livres qui traînaient en piles à même le sol, les étagères des différentes bibliothèques qu’il avait lui même monté pour le vieux prêtre étant déjà pleine à craquer…
Ces recherches durèrent un peu moins d’une heure, Aaron s’accordant fréquemment des pauses pour se sortir la tête de tous ces mots compliqués qui lui donnait la migraine...
Il avait trouvé un grand nombre d’ouvrages sur les vampires, les succubes et autres goules, sur des gargouilles et l’Eglise mais ce là l'avaient vite agacé, d’autre encore sur des créatures ignobles aux noms étranges et souvent imprononçables, et enfin, il avait déniché de bons gros livres sur les loup-garous…
Maintenant installé en tailleur sur le parquet du bureau, le jeune homme prenait le temps de lire avec la plus grande attention, chacun des mots qui était imprimé sur le papier.
A travers ses lectures, il remonta jusqu’aux origines de la lycanthropie vers le Vème avant le type sur sa croix pour arriver jusqu’aux jours d’aujourd’hui. Il trouva également une grande quantité de pages provenant de divers journaux qui avaient été arrachées puis annotées avant d'être placées à la fin des bouquins. Tous les articles parlaient de meurtres sordides non élucidés qui avaient eu lieu à Cleveland ces dernières années.
On y parlait de la façon dont il fallait s'y prendre pour tuer un loup-garou, des différents pouvoirs qu'ils pouvaient avoir et autant d'autres détails qu'Aaron connaissait déjà... En revanche, il n'était mentionné nulle part comment inverser le processus de transformation mais ça, il s'en doutait déjà.
Le jeune homme découvrit aussi un petit alinéa qui parlait d'un lien qui unirait le jeune loup à son « créateur » mais le paragraphe manquait cruellement d'indications plus précises.
Alors qu’il s'apprêtait à ouvrir un cinquième ouvrage, Aaron entendit soudain des voix s’élever au dehors, un étage plus bas.
Il releva alors la tête pour la première fois en un peu plus de trente minutes et fronça les sourcils, intrigué. Le temps qu’il comprenne ce qui était en train de se tramer à l’extérieur de la maison du prêtre, il entendit la porte d’entrée s’ouvrir...
Aaron se redressa en vitesse, se faisant le plus discret possible, puis il attrapa son couteau dans la poche arrière de jean tout en faisant passer sa tête dans l’entrebâillement de la porte pour observer l’entrée à travers la mezzanine qui lui permettait d’avoir une vue d’ensemble. Il aperçut juste une ombre quitter l’entrée pour se diriger vers le salon sur la gauche et s’approcha alors lentement de la rambarde de l’étage pour se pencher au dessus mais ne pu toujours pas voir qui venait de pénétrer dans la maison qu’il n’aurait jamais du laisser ouverte.
Après un instant de réflexion, resserrant sa prise sur son arme, Aaron quitta l’étage à pas de loup, prêt à accueillir les intrus à sa façon…

Ils nous fallut un moment pour trouver enfin la bonne maison dans ce pavillon un peu éloigné du centre ville et où toutes les demeures se ressemblaient un peu comme en Irlande ou dans les petites villes anglaises.

La maison était plutôt accueillante vue d'extérieure mais donnait à la fois une sorte d'appréhension quand à sa forme incertaine, un peu comme celle de "Amityville". Une appréhension qui j'en étais sûre n'allait que s'emplifier à mesure que l'on allait s'approcher.

Je rompis le contact et le bruit du moteur laissa place à un silence dans la voiture. Je regardai les environs mais apparemment à cette heure de la journée les voisins devaient prendre leur repas du midi tout en regardant une série familiale ou le bulletin d'informations comme le faisaient les familles modèles américaines.

"Si j'avais sû que ça rapportait tant je me serais engagé dans les ordres, je suis sûr que la soutane me serait aller à ravir" lançai-je pour rompre le silence pesant qui s'était installé. "Allez viens Kara, il est temps d'aller comprendre pourquoi tu es ici" ajoutai-je en lui jetant un regard perçant mais amical avant de sortir de la voiture.

Je m'avançai sur un chemin borduré de fleurs apparemment mal entretenues aux côtés de ma protégée. L'idée s'était finalement vite intégrée dans ma tête. Je n'aurai comment sû définir ce lien étrange, troublant et particulier qui m'unissait à cette femme mais je savais au fond de moi qu'elle était plus importante que tout et qu'il fallait que je la protège, comme si cette information était ancrée en moi sans que je ne sache pourquoi.

Nous arrivâmes finalement devant la porte et je sortis un nécessaire pour forcer la poignée en prenant soin de regarder qu'aucun voisins ne regardaient par l'une des fenêtres et enfonçai un outil à l'intérieur de la serrure en attendant une légère résistantce mais la poignée vrilla toute seule et la porte s'entrouvrit seule. Je jetai un regard interrogateur à Kara qui me le rendit et je sortis instinctivement mon arme de son étui.

"Et dire que les voix du seigneur sont impénétrables" chuchotai-je en poussant la porte d'une main, l'autre tendue avec mon arme.
"Soit ton prètre n'était pas très prudent, soit quelqu'un a dû passer avant nous et je pencherai plutôt pour la seconde solution, restes derrière moi, on ne sait jamais" lançai-je en m'avançant dans l'entrée, le parquet craquant sous mon poids.

Je vérifiai d'un tour rapide du regard que nous n'avions pas de mauvaise compagnie et refermai la porte derrière nous, toujours sur mes gardes néanmoins. La maison était plutôt sinistre vue de l'intérieure et son propriétaire manquait sérieusement de goût pour la décoration mis à part un crucifix sur l'un des murs et un tableau représentant la fameuse et très célèbre "Cène de Milan"...une vrai baraque de curé.

Je jetai un coup sur la gauche et avançai vers une porte restée fermé, Kara me suivant de près, mais visiblement pas le moins du monde appeurée. Elle avait dû vivre des choses beaucoup plus éprouvantes durant des dernières missions. Je me trouvai d'un coup ridicule de la couver comme si elle avait été en porcelaine. J'ouvris la porte et braquai mon arme mais la pièce était vide.

Je pris la main de Kara délicatement et le contact m'électrifia un instant et la tirai dans la pièce refermant à nouveau la pièce derrière nous.

"Et bin, il a une bibliothèque plus riche que celle du Vatican le Lafferty dis-moi" lançai-je en avançant dans la salle admirant son impresionnante collection.

-"Oh non non" Répondis je avec un grand sérieux "On pourrait perdre cette maison entière dans la bibliothèque du Vatican"

Puis je soupirais et observai les lieu. Les couleurs étaient ternes dans l'ensemble, et la décoration d'une sobiété toute religieuse, ce qui me plaisait beaucoup.
De cet endroit émanait des ondes qui m'appaisaient. J'avais l'impression d'avoir comme trouver un refuge, seule dans cette maison avec mon gardien, entouré de livre qui à première vue étaient a peu près tous aussi vieux que moi.
Je sourit.

-"J'aime beaucoup cet endroit" Soufflais je en observant la poussière voler dans les raies de lumière pâles qui passaient par les étroites fenêtres.

Je m'approchait à pas lent des nombreux livres entreposé un peu partout dans la bibliothèque mais aussi sur le bureau, le sol, les appui de fenêtres et les meubles divers.
J'en parcouru quelque un, effleurant leur ancienne couvertures avec le bout de mon doigts.
Liam s'était approché du bureau puis avait saisit un très vieux livres poussiéreux pour l'observer avec un air plus que dubitatif.
je l'observai quelques secondes, un grand sourire aux lèvres, puis retournai à mon inspection minutieuse et silencieuse.

-"Ce sont tous des ouvrages concernant la religion ici... rien qui nous interesse réèllement" Conclus je après plusieurs minutes
Puis je me tournait vers Liam pour ajouter que peut être nous devrions nous rendre à l'étage et inspecter toutes les pièces de la maison, lorsque clairement derrière le jeune homme, je distinguai une seconde personne qui me fixait intensément de la seconde porte entre ouverte.
Je sursautai et écarquillai les yeux, la voix éteinte par la surprise.
Puis la seconde suivant, alors que Liam n'avait même pas eu le temps de se retourner, l'intru avait foncé sur lui...

Une fois au bas des escaliers qu’il avait descendu avec le plus de délicatesse possible, Aaron s’approcha en silence de la porte du salon/salle à manger, l’oreille tendue.
Il entendit alors un homme parler, comparant la richesse de la bibliothèque du père Laferty avec le Vatican pour une raison qui lui était obscure…Ce foutu connard devait être un de ces pillards qui venaient se servir dans les maisons de personnes récemment décédée, sachant qu’elles seraient désertes. Aaron l’avait plusieurs fois et avec du recul, il n’en était pas très fier, seulement il fallait bien qu’il gagne sa croûte...
Mais là ce sale bâtard de chien galeux était entré dans la maison d’un prêtre bordel ! Un prêtre qui avait voué sa vie aux pourritures dans son genre ! Ce trou du cul n’avait-il donc aucun respect pour les morts ??!
Aaron serra les dents pour essayer de contenir sa rage encore un moment, se retenant de défoncer la porte pour liquider ce connard dans la seconde. Après tout, il ne savait pas s’il était armé, ni combien de personnes étaient avec lui.
Mais cette dernière question trouva rapidement une réponse lorsqu’une voix féminine et douce s’éleva pour répliquer à la remarque de l’intrus.
Un homme, une femme...Finalement, il allait pouvoir régler cette histoire rapidement.
Aaron contourna l’escalier, prenant toujours soin de ne pas se faire remarquer pour se glisser dans la cuisine par la porte restée entrouverte. Toutes les pièces du bas communiquaient entre elle et Aaron allait donc pouvoir rejoindre les gêneurs sans se faire repérer. Le jeune homme se plaqua contre le mur de la cuisine et jeta un rapide coup d’œil vers la salle à manger/salon pour apercevoir un homme qui lui tournait le dos, un vieux bouquin entre les mains. Il vit également la jeune femme qui l’accompagnait et tiqua discrètement. Elle était canon, ça allait lui compliquer les choses…Il n’avait pas pour habitude de s’attaquer à des femmes et encore moins quand elles étaient séduisantes.
Mais il ne fallait pas qu’il est d’état d’âme. De toute façon, ces sales petits fouineurs n’auraient que ce qu’ils méritaient ! Par prudence, il préféra tout de même ranger sa lame dans la poche de son jean, ne voulant pas risquer de blesser une si charmante créature, quoi qu’elle ait pu faire…
Lentement, Aaron s’approcha de l’individu qui lui tournait le dos, fixant la jeune femme en espérant qu’elle ne le verrait pas avant qu’il ait pu passer à l’attaque et ne prévienne son compagnon.
Alors qu’il s’apprêtait à passer la porte, prêt à bondir sur l’intrus, la jeune femme croisa son regard et ouvrit la bouche dans une expression de stupeur sans émettre le moindre son, les yeux écarquillés par la surprise.
Il n’avait plus une seconde à perdre.
Aaron prit une grande inspiration et s’élança la rage au ventre vers l’homme qui avait pénétré dans la demeure du prêtre. Il rencontra durement son dos et fit chuter lourdement ce dernier avec lui, ne lui laissant pas le temps de réagir aux signaux de son amie. La tête de l’homme rencontra alors durement le bois de la bibliothèque et il entraîna quelques bouquins dans sa chute qui lui dégringolèrent dessus.
Aaron se redressa en vitesse, se mettant à genoux au dessus de l’homme qui se tenait encore face contre terre et il attrapa sa tête entre ses deux mains, la lui cognant à plusieurs reprise sur le sol de la pièce.

Je me sentis propulser vers l'avant sans que je ne sache comment et ma tempe se fracasser sur le bois de chêne de la table dans un bruit sourd, couvert par un cri rauque de douleur. Assomé et la vision trouble je sentis mon nouvel assaillant revenir immédiatemment à la charge et me frapper la tête à plusieurs reprises contre le sol, m'alourdissant le crâne un peu plus à chaque fois.

Je ne pouvais pas compter sur l'aide physique de Kara et avoir été pris par surprise ne me mettait pas en position de force face à mon adversaire. J'essayai de lui donner un coup pour qu'il lâche prise mais son poids pesait lourd et j'étais trop engourdi pour reprendre le dessus. Mes bras s'étaient instinctivement portés derrière ma tête pour atténuer les chocs et ma vision mis quelques secondes avant de revenir.

Mon agresseur était un homme, ce que j'avais deviné lorsqu'il s'était agenouillé sur moi vu la lourdeur de son corps et était jeune et plutôt agressif, ce qui n'était pas encore un avantage pour moi.
Cependant le fait d'avoir été pris à la fois par surprise sans l'avoir senti venir, ce qui habituellement ne m'arrivait jamais et pris en traître et non dans un face à face digne, la colère et une part de ma fierté remontèrent et je réussis enfin à replier mes jambes et à le rejeter avec toute la puissance que je possèdais dans un mouvement rapide en plein dans l'estomac.

Je le sentis partir en arrière pour atterir contre la même bibliothèque contre laquelle il m'avait propulsé et s'y cogner fortement la tête et je me relevai rapidement pour me jeter à mon tour sur lui le relevant et ayant retrouver un peu de ma lucidité, malgré le fait que je voyais encore dédoublé par moments. je lui décochai un puissant coup de poing à l'arcade pour me venger et sentant que je n'aurai pas la force d'un combat long au corps à corps je me plaçai derrière lui et encerclai son torse de mes bras, l'obligeant à s'agenouiller d'un coup de pied à l'arrière des genoux.
Je le maintins avec toute la force qu'il me restait et essayai d'éviter sa tête qui tentait de me donner des coups de boule.

Kara était resté en retrait, ne sachant probablement pas de quelle manière m'aider.

"Je sais que je t'ai dis d'arrêter de faire ton truc hypnotique avec les yeux mais là ça m'aiderait beaucoup que tu le charmes ce serpent" tentai-je d'articuler essouflé et tentant de retenir l'anguille qui essayait de s'échapper.

Au bout de quelques longue secondes je le sentit arrêter de lutter et relacher la pression.
Son corps s'affessa et il poussa un long soupire de renoncement. Je sentit alors en moi que j'avais maintenant toute la place pour agire, il ne me mettait plus aucune barrière.
Il glissa doucement sur le côté et Liam le soutenait maintenant plus qu'il ne l'empechait de bouger.
J'entrai alors dans l'esprit du jeune homme.
Je ne voyais pas vraiment d'image ni n'etendait de son lorsque je m'adonais a ce genre de pratique, ce que je ressentait était bien plus symbolique.
Je ressentait certaine de ses émitions les plus fortes, je ressentait qui il était et je prenait les commandes.
Et contrairement à la première impression plutôt violente qu'il m'avait faite en nous attaquant de cette manière et en blessant Liam, je ressentit alors qu'il n'était pas un ennemi, loin de la même.
J'eu un léger sourir et sans détacher mon regard de celui du jeune homme, je m'adressai à Liam

-"Tu peux l'adosser à la bibliothèque" Dis je avec douceur, gardant mon air serrein.

Après une légère hésitation, il tira le garçon en arrière et l'adossa sans délicatesse au grand meuble.

-"Merci... maintenant laisse nous s'il te plait" Dis je encore à Liam

Je laissai tomber ce sac de viande mollement contre le meuble et me redressai, écoutant Kara qui se décidait enfin à parler.

"Je ne vais te laisser avec ce cinglé toute seule!" m'exclamai-je avec évidence maintenant que j'étais censé la protéger.

Mais elle ne détacha pas les yeux du jeune homme hypnotisé et me fit juste un vague signe de la main.

"Très bien c'est toi la patronne" concentis-je en me dirigeant vers la sortie. "Hurles si il recommence à s'agiter et à t'attaquer" lançai-je en jetant un dernier regard aux deux jeunes gens.

Je me demandai si j'avais l'air aussi niais lorsqu'elle utilisait son don sur moi et sortis enfin en direction de ce qui semblait être un salon, à la rechercher de quelque chose pour nettoyer le sang qui coulait de mon arcade. Un vieux chiffon laissé dans un coin fit l'affaire et comme visiblement Kara ne hurlait pas, je m'appuyai contre le mur et attendis patiemment.

Après un bref signe à Liam pour l'obliger à quitter les lieux, je reportai toute mon attention et ma concentration sur le jeune homme.
Il s'était apaisé physiquement mais il était encore en colère, je sentais vreiment beaucoup de colère en lui.
Je continuai donc à le fixer sans cligner des yeux une seule fois attendant que la tention intérieur se calme et qu'il baisse un peu ses gardes.
Au bout d'un long moment, je ne savais combien de temps exactement, le calme avait emplit la pièce, comme si elle était complètement coupée du monde extérieur.
Plus aucun son ne se faisait entendre que le bruit de sa respiration qui se faisait de moin en moin halletante.
Et enfin, au bout d'un moment, lorsque je sentit qu'il était près, je souris et m'approchai, m'asseyant juste en face de lui.

-"Je m'appelle Kara" Dis je d'une voix douce et confiante "... et toi?"

Aaron observait avec la plus grande attention la jeune femme qui venait de s'asseoir juste en face de lui.
Il avait la curieuse impression qu'il n'y'avait plus qu'elle et lui au monde, d'ailleurs il ne voyait plus qu'elle, tout le reste semblait se dissoudre et disparaître.
Une voix s'éleva soudain, douce et apaisante, venant à la fois de partout et de nulle part.
Elle venait de lui confier son nom et lui demandait le sien.
En tant normal, il ne dévoilait pas son identité si facilement à une inconnue, surtout après qu'elle se soit infiltrée chez lui accompagnée d'un grand malabar qui lui avait fichu une raclée ! Seulement là...là c'était différent.
Même s'il n'avait pas confiance en elle et même s'il ressentait au plus profond de lui que ce qui était en train de se passer était complètement dingue -à la limite flippant- il fallait qu'il lui donne son nom.

-Aaron, lâcha t’il d’une voix qui lui parut étrangement lointaine.

Je laissai passer quelques seconde, songant que la voix du jeune homme était bien plus belle lorsqu'il ne hurlait pas.
Puis je sourit doucement, commencant mon interrogatoire petit à petit, sans le brusquer

-"Aaron" Répétais je dans un chuchottement "C'est très joli, c'est un prénom biblique, tu sais.... est ce que tu crois en dieu Aaron ?"

A vrai dire, Aaron ne s'était jamais vraiment posé cette question auparavant...
Bien sûr il allait souvent se confesser auprès du père Laferty mais c'était toujours avec désinvolture et il ne croyais pas vraiment en ses excuses...
Et puis comment Dieu pourrait laisser l'homme le plus gentil du monde se faire tuer de la sorte ?! Un de ses serviteurs en plus ! Non on ne pouvait décemment pas aduler quelque chose qui pouvait permettre de telles atrocités.
Non. Aaron ne croyait pas en Dieu.
Quoi que, c'était tout de même tentant de penser qu'il y'avait quelqu'un là haut qui veillait un tant soit peu sur nous...Et puis le père Laferty y croyait dur comme fer lui...tout comme il croyait aux loup-garou et autres créatures du même genre.
Alors s'il avait dit vrai sur toutes ces choses, alors peut-être que le Dieu dont il parlait toujours existait lui aussi.
Aaron sortit de ses pensées, fixant toujours la dénommée Kara, incapable de toute façon de détourner le regard ou de faire quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.


-J'ai été obligé d'admettre qu'un tas de choses étranges existaient, mais je sais pas si je crois en Dieu, répondit-il finalement après de longues secondes.

Je froncai très légèrement les sourcils, cherchant a décoder le sens de sa dernière phrase.
Je m'approchai encore plus près de lui, observant dans le détaille son visage jeune esseyant de comprendre le sens de ce que je ressentais au fond de lui.


-"...Quel genre de chose étrange ?" lui demandais je alors

Lorsque Kara lui demanda des précisions sur ce qu’il venait de dire, Aaron sentit son estomac se nouer malgré lui. L’atmosphère calme et apaisant qui régnait tout autour de lui sembla se fissurer légèrement à mesure que son angoisse et sa colère refaisaient surface.
Il repensa à Warlick, au père Laferty, à ses amis. Tout se brouillait maintenant dans sa tête.
La salle où il se trouvait sembla se matérialiser un court instant avant de disparaître à nouveau dans un tourbillon de couleurs étrange.
Aaron sentit une main réconfortante se poser sur une des siennes et presque aussitôt il retrouva son calme, ses yeux clairs toujours fixés sur Kara.

-Le genre qui vous tient éveillé la nuit, dit-il sur le ton de la confidence. Le genre de choses qui vous faisaient regarder sous votre lit avant de vous coucher quand vous aviez 6 ans et qui aujourd’hui vous font regarder par-dessus votre épaule quand vous marchez seul dans une rue le soir. Le genre de chose auxquels on refuse de croire jusqu’à ce qu’on y soit confronté.

Aaron avait parlé d’un ton neutre mais intérieurement il bouillonnait, sa colère et son chagrin ayant refais surface pendant son discours.

-Le genre de choses étranges que l'on croie ne pouvoir trouver que dans ses cauchemars mais qui en fin de compte sont bels et biens réels.

J'écoutai attentivement son discour, esseyant de décrypter le sens de ses paroles.
Durant l'espace de deux secondes, je cru bien perdre mon emprise sur le jeune homme. Apparement certain sujet le touchaient plus que d'autre et il allait falloir que je soit vigilante.

-"... pour quel raison te trouvais tu ici Aaron ? Et que sais tu sur la mort du père Laferty ?" Demandais je en espérant une réponse plus clair cette fois.

Aaron essaya de se soustraire du regard de Kara mais ce fut en vain à nouveau. Il ne voulait plus répondre à ses questions mais il savait qu'il allait le faire tout de même, parce que c'était plus fort que lui et qu'il ne pouvait rien faire d'autre que de penser à ce qu'elle demandait, le reste échappant totalement à son contrôle.

-Je suis venu chercher des informations pour...mon problème, expliqua t'il tout en luttant de toutes ses forces intérieurement pour ne rien dévoiler de ce qu'il savait. Je sais que le père Laferty a tout un tas de bouquins sur ce le sujet qui m'intéresse parce qu'il me les montraient parfois quand je venais lui rendre visite. Je l'écoutais pas vraiment parce que je pensais que c'était qu'un tissu de conneries...mais maintenant j'y crois et j’ai besoin de réponses. J’ai besoin de savoir pourquoi il a tué Laferty et pourquoi il s'en est prit à moi. Je veux savoir ce qu'il voulait entendre.

Aaron serra légèrement les dents sous le coup de la colère, Warlick revenant occuper momentanément son esprit.

-Le père Laferty méritait pas de mourir. Et surtout pas comme ça. C'est tout ce que je sais sur sa mort, ajouta t'il finalement d'une petite voix.

Une fois encore il esseyait d'éviter de répondre à mes questions et tentait déséspérément d'en dire le moins possible. Mais j'étais paciente et j'avais la métrise totale de mes capacités, ce n'était donc qu'une question de minutes avant qu'il ne se soumette complètement.
Néanmoin je ne voulais pas le brusquer ou le braquer. Il était vraisemblablement sous le choc d'une émossion forte récente et je ne voulait pas l'affaiblire mentalement, cette expérience étant déjà assez éprouvante comme ça.

-"Quelle est la nature de ton problème exactement ?" Demandais je ensuite, très intrigué par ce que je voyais se profiler à l'horizon.

Les battements du coeur d'Aaron s'accélérèrent légèrement lorsque Kara formula sa question.
Plusieurs réactions étaient possibles.
Soit elle ne croyait pas du tout à ce genre de choses et elle allait lui rire au nez avant d'appeler les gentils monsieur en blouse blanche, ou bien elle allait se tirer d’ici vite fait ou alors elle croyait aux mêmes choses que Laferty et en apprenant ce qu'il était en train de devenir allait le tuer ou pire encore…

-La chose qui a tué le père Laferty, elle n’était pas vraiment humaine, débita t'il d'un ton emprunt d'appréhension. Parfois elle a l'apparence d'un être humain mais ça n'est qu'une façade qui lui permet de se montrer au yeux du monde. Cette créature…elle m’a fait quelque chose qui est en train de me rendre comme elle.

Au fur et à mesure qu'il avait parlé, Aaron réalisa enfin dans quel merdier il s'était fourré !
Bordel y'avait pas à tortiller du cul pour chier droit, il allait se transformer en un loup-garou ! Il n'allait rien pouvoir y faire, il allait devenir comme Warlick et il aurait beau lutter de toutes ses forces il n'arrêterait pas sa transformation tout comme il n'arrivait pas à se défaire de l'emprise de Kara. Il était bien baisé sur ce coup...

-Je suis en train de changer et bientot je deviendrais quelque chose de vraiment malsain. La créature qui m'a mordu et...qui a aussi tué le père Laferty c'était...c'est un lycanthrope, lâcha t'il enfin après murement choisis ses mots.

Et voilà il l'avait dit ! il avait enfin réussi à le cracher tout haut et...il ne se sentait pas vraiment mieux pour autant, bien au contraire !
La chose devenait plus concrête que jamais...

-"Un Lycan..." Murmurrais je en réalisant bien des choses a cet instant précis.

La façon dont le Père était mort, les balles d'argent retrouvées dans l'un des tiroires de son bureau à l'église et maintenant ce jeune homme qui, je l'avais sentit, n'était déjà plus tout à fait humain. De plus Liam était un chasseur spécialisé dans les Loup garou... tout était en place.
Je soupirai longuement et ressentit un élant de compassion pour Aaron qui n'allait pas tarder à se transformer complètement.

-"Je comprend mieux maintenant" Répondis je d'une voix douce et calme en lui souriant légèrement.

-"Connais tu le nom de la bète qui t'as mordue ?" Demandais je ensuite en portant ma main jusqu'a son bras blessé pour carresser doucement le bandage.

Ouais, cette réaction là était possible aussi...Il n'avait pas osé l'imaginé mais elle lui allait tout à fait.

Oh que oui il le connaissait son nom ! Enfin une question à laquelle il n'avait pas le moindre état d'âme à répondre. Même pas besoin de lui faire du charme ou de tenter de l'apaiser pour qu'il le lui donne, c'était un cadeau de la maison.

-Il s'apelle Warlick, cracha t'il, sa haine envers le loup transparaissant dans sa voix.

Ce nom fut comme un choc pour moi, je l'avais déjà entendu et bien des fois lors de mes précédent réveils. C'était l'un des loup garou les plus connu de notre air. Il avait sévit en europe durant très longtemps, et maintenant il était ici...
J'hochai la tête, comprenant que ce qui se tramait ici était plus gros encore que ce que je n'avais imaginé.

-"Merci pour tes réponses Aaron..." Soufflais je encore très troublée.

Puis après un court silence, je reprit mon interrogatoire.

-"Maintenant que je sais qui tu es, j'ai envie de te dire qui nous sommes... mais pour ça il faut que je sois sur que je peux te faire confiance, que tu ne vas m'attaquer aussi tôt que je t'aurais relaché... est ce que je peux te faire confiance, Aaron ?"

Si Aaron l'avait pu, il aurait éclaté de rire. Quelle question stupide ! Comme s'il allait lui répondre : non surtout ne me faite pas confiance, dès que vous m'aurez lâché je vais tous vous tuer !
Quoi que quand on y réfléchissait bien, depuis tout à l'heure, il ne pouvait s'empêcher de répondre la vérité à la moindre des questions de la jeune femme alors, ça n'était peut-être pas si idiot de sa part...

-J'en sais trop rien, répondit-il, avec franchise évidemment. Tout ce que je sais c'est que je ne suis pas en position de force.

Aaron s'aperçut bien vite que sa réponse ne satisfaisait pas vraiment son interlocutrice et au bout d'un court moment il reprit la parole.

-Je ne te ferais pas de mal et à ton ami non plus tant que vous ne m'en faite pas. La confiance faut que ça soit réciproque pas vrai ?

Je sourit,trouvant sa réponse honnête mais cullotée.

-"Ca me va. Et ne t'inquiète pas. Liam n'a pas l'air comme ça mais c'est quelqu'un de bien. Pourtant... nous allons garder ta petite 'particularité' entre nous pour l'instant. Nous le dirons à Liam plus tard, quand le moment sera venu, d'accord ? ... maintenant je vais te libérer, et tu vas rester calme, respirer lentement et ne pas te lever trop vite" Dis je sur un ton calme.

Puis après quelques secondes encores, je clignai des yeux et et relachai l'emprise.

Aaron fixait Kara intensément, concentré sur sa voix et ses yeux clairs quand soudainement tout se brouilla et une lueur d'une extrême intensité lui vrilla le crâne. Il eu un sursaut, comme s'il venait de s'éveiller d'un mauvais rêve et avala de grande bouffés d’air.
Le jeune homme cligna des yeux à plusieurs repris, essayant de se reconnecter complètement à la réalité. Il releva ensuite son visage hagard et lorsqu'il aperçut Kara juste en face de lui il eu un mouvement de recul qui le fit cogner sa tête déjà douloureuse dans une des étagère. Il porta sa main droite à l’arrière de son crâne, s’aidant de l’autre pour se redresser en vitesse, le dos collé au meuble derrière lui. Aaron sentait que ses jambes étaient faibles et il n’était pas certain qu’elles le soutiendraient longtemps. Il aurait du écouter la jeune femme et ne pas se lever trop vite. Mais dès qu’il y’avait une connerie à faire, c’était plus fort que lui, il fallait qu’il la fasse…
Ses oreilles bourdonnaient et il avait l’impression désagréable que tout tournait autour de lui mais il ne laissa rien paraître, ou du moins, essaya de garder un visage impassible.
Les deux jeunes gens s’observèrent un moment sans dire un mot, ce qui permit à Aaron de retrouver un peu ses esprits.

-Restez..loin...de moi, grogna t'il faiblement en levant vers elle un index menaçant.

Il aperçut alors par dessus l'épaule de Kara le dénommé Liam passer la porte pour les rejoindre dans le salon/salle à manger.