I will pray for you, Beg and steal for you [pv]

[Kane Kane Haydé Haydé]


Kane était affalé dans le confessionnel. Il y a à peine quelques heures, il était affalé par terre entrain de crever sous les coups d’un monstre qui se prenait pour le chien de garde d’une lycanthrope, et qui parlait comme s’il chantait et qu’il voulait se transformer du Pitt bull qu’il était, en caniche bien veillant…
Le monde était encore plus fou que lui. Faire ça dans une cathédrale quand même…
Il devait y avoir encore des traces de sang. Seul celui d’Haydé avait coulé. Il s’était fichtrement bien à voir…
Assis, les jambes croisées et dans une position qui menaçait à tout instant de s’effondrer, Kane fixait la cigarette entre ses doits. Il n’avait jamais fumé, mais c’était juste pour l’ambiance glauque qui l’entourait. Il s’était fait rouer de coup dans une cathédrale, il avait le bras en miette que ce foutu corps de vampire ne semblait pas se dépêcher à régénérer, et par dessus tout, Haydé n’avait cessé de sangloter pendant les deux petites heures qu’il avait moisit dans ce confessionnel de la mort qui tue…
Kane n’avait rien dit, trop exaspéré par son déshonneur. Si ce foutu vampire qui se prenait pour Zoro ne serait pas arrivé, il serait entrain de dévorer les tripes de la lycanthrope, et Dieu seul sait à quel point c’est bon de faire ça…
La cigarette se brisa en deux, au niveau du filtre, dans les doits de Kane, et il grommela une insulte mécontente, puis expira profondément.
Le jour s’était levé et on distinguait beaucoup mieux le sang dans un coin de l’énorme bâtisse et quelques chaises cassées, ainsi qu’un porte-cierge complètement tordu.
- T’es comme même con…

Kane gloussa et frappa sa tète contre le mur du confessionnel.
- Voilà que je me met à parler tout seul, j’vais vraiment avoir une double personnalité si ça continu comme ça…

Et il sortit une deuxième cigarette, toujours pour l’ambiance, la fixant avec haine.

- Regarde-toi, espèce de conne ! Même toi t’as plus de chance, toutes les meufes qui te prennent dans ta bouche, je t’envie franchement…Des fois j’aimerai tellement être un clope…

William s’était levé bien avant le soleil, comme il avait l’habitude le faire. Il s’était préparé puis était parti presque immédiatement pour la cathédrale. C’est à dire qu’il avait traversé le petit jardin à l’arrière de la grande bâtisse et avait pénétré à l’intérieur du bâtiment. Immédiatement, il avait senti que quelque chose n’était pas normal. Il s’avança, se signant devant l’autel puis jeta un regard circulaire aux alentours. Plusieurs chaises étaient renversées, voire même cassées. Enfin, en fins copeaux de bois plus exactement. Sans parler du chandelier déformé. Il ne fermait jamais la porte latérale, pour que les prostituées puissent dormir au chaud et à l’abri les nuits de grand froid. Mais elles savaient qu’elles ne devaient pas amener de clients et elles respectaient cette règle. Que s’était il passé alors ? Briser des chaises étaient à la portée de n’importe qui, mais pas tordre un chandelier… Il se dirigea vers l’endroit où tout semblait avoir commencé. Au milieu des restes de chaises, il vit quelques mèches blondes et des gouttelettes de sang. Qui grossissaient peu à peu, se dirigeant vers le confessionnal. Il sentit une odeur de cigarette puis entendit une voix. Une voix grave qui beuglait des obscénités. Il ouvrit brutalement la porte du confessionnal. Un vampire. Splendide, encore une journée qui s’annonçait sous les meilleurs auspices. Un vampire complètement défoncé. Et blessé. Qui fumait dans son confessionnal.

« Ne vous gênez surtout pas pour moi. »

Mais la créature continuait à parler à la cigarette qu’il tenait dans la main, la fixant avec un intérêt immense. Il était complètement fou. William soupira. Il n’avait pas tellement envie de se frotter à ce vampire, d’un autre côté, il ne pouvait pas le laisser ici éternellement. Le soleil commençait à se lever et à éclairer la cathédrale. C’est alors qu’il vit le bras de la créature. Pas joli à voir. Celui ou celle qui lui avait fait ça ne l’avait pas raté. Vu la longueur des quelques mèches blondes qu’il avait vues quelques minutes auparavant, son ‘agresseur’ était une femme. Enfin agresseur était un bien grand mot. Elle devait être comme lui. Ou peut être une lycanthrope. Il frissonna en se souvenant de la seule fois où il avait croisé l’un d’entre eux. La longue balafre sur sa cuisse gauche l’empêchait de l’oublier.

Il regretta de ne pas avoir une épée sous la main. Il aurait décapité le vampire et ça en aurait été fini. Malheureusement, il n’en avait pas. Il n’y en avait même pas dans l’église. Le Vatican l’interdisait, sachant pertinemment que ça pourrait pourtant servir. Alors qu’ils envoyaient des exorcistes dans les villes comme Cleveland. La violence c’est mal. Et bla bla bla… Combien de fois avait il entendu ce discours ? Il avait arrêté de compter à la 100000e fois. Ceux qui rabattaient les oreilles des jeunes prêtres avec ce style de discours savaient quel genre de créatures vivaient dans l’ombre, mais n’en avaient jamais vue et préféraient donc ignorer la vérité.

« Je vous parle. » lâcha t’il calmement.

[Kane Kane Haydé Haydé]


Kane leva vaguement les yeux vers le prêtre, puis fixa sa cigarette qui bientôt vint lui brûler les doits.
- J’parle pas aux inconnues…

Il marmonna cela en en inspirant une dernière bouffée de cigarette, qui ne fut rien d’autre que du filtre. Kane n’avait pas le cœur à tuer en ce moment, trop occupé à se lamenter sur son pauvre sort et son déshonneur. Putain de merde ! Fallait que ce con de vampire vienne pointer son nez. Il était encore inquiet de ce dont il s’était souvenu, et il lui semblait sentire encore des marques sur sa joue…
Même s’il avait tenté d’étrangler ce moine à deux balles, comment l’aurait-il fait avec une main qui valait encore moins que cet humain. En plus il laissait passer la lumière, faible certes, mais c’était comme même de la lumière et Kane était d’humeur à se comporter comme un vrai vampire…
Il voulut se relever mais Haydé hurla dans sa tète, il grimaça et murmura un « Tais-toi » digne d’une prière. Kane n’avait jamais prié, dû moins, il ne s’en souvenait pas. Ce n’est qu’avec Haydé qu’il avait prit l’habitude de côtoyer la religion.
L’opprimé suppliait Kane qui, la tète baissé fixait les revers du pantalon du prêtre. Bien repassé, noirs…

- Je t’en prix Kane, le Seigneur ne me pardonnera pas…
- Chut. La ferme s’il te plait, j’ai le bras en miette, comme est ce que je pourrai le déchiqueter ?…
- S’il te plait…

Ce n’était pas vraiment clair, ils murmuraient tous les deux, Kane de fatigue, Haydé de douleur.

- Dis, le prête !
Kane avait relevé soudainement ses yeux humides à cause du pleurnichard dans sa tête.

- Tu peux fermer cette foutue porte ou tu veux une main comme la mienne ?

Kane le regarda et il ne semblait pas vouloir céder à sa requête.

- Tu sais, j’ai aussi été une créature de Dieu !

Dit-il presque fièrement en se relevant, alors que Haydé murmurait des « S’il te plait, s’il te plait » avec une voix tremblante.

- Alors si j’veux ! J’peux me confesser, alors bouge ton cul et fou toi de l’autre coté, j’ai égaré une âme que je voudrais soulager !

[Kane Kane Haydé Haydé]

Le prêtre rigolait. Bon sang ! Un prêtre était entrain de se foutre de sa gueule ! Quoi de plus humiliant pour un vampire qui n’a fait que de tuer et violenter ? Quoi de plus douloureux pour quelqu’un qui tient à sa fierté plus qu’à sa vie ?
Et puis merde, Kane n’en avait que faire. Il pouvait bien glousser tout seul en faisant des prières. Sure que c’était le genre de prêtre pervers qui s’excitait en écoutant les pêchers des pauvres petits fidèles, et qui le soir venu fantasmait dessus tout en se disant « Rhalala, que le monde est mal foutu. Mais moi j’y peux rien, c’est la volonté de Dieu »

Il l’avait même agressé. Mais c’était pas un prêtre, c’était un ninja ! A cette pensé Kane esquiva un sourire douloureux. Faut dire que son péroné brisé était prêt à sortire de dessus sa peau et ça faisait fichtrement mal. Ce gars l’avait même menacé. Ils sont où les prêtres qui flippent et prient à chaque fois qu’ils voient un truc qui n’est pas divin ?

- Puisque vous êtes deux, je pourrais parler à l’ancien serviteur de Dieu si ce n’est pas trop demandé ?

Et là, il se foutait vraiment de sa gueule. En plus d’être ninja, il était voyant.
Kane soupira. Il n’avait jamais été soumis de cette façon là. Jamais depuis longtemps… Depuis quelques heures en faite, avec ce foutu monstre revenu de son passé. On aurait dit que le monde entier lui en voulait !
Le monde entier lui en voulait. Avec toutes les choses qu’il avait faite c’était la moindre les choses.

- Putain ! Va chercher un truc pointu et perce moi la tète ! Cherche bien dans le coin le plus sombre et tu trouveras un pédé qui n’attend que ça que d’être cajoler par un prêtre ! C’est un fan de la religion ! Vous allez devenir copains ! Et moi j’me casse !

Kane tenta de se relever. Il tenta de sortire de la tète d’Haydé, mais il savait bien qu’il ne pourrait pas et surtout, qu’il ne voulait pas. C’était comme une fugue d’adolescent. Il prend des affaires, marche quelques mètres pensant qu’il quitte sa maison, et revient car il ne sait pas où aller.
Le vampire se redressa, jetant un regard haineux au ninja-voyant.

- Ah ouais ! J’ai capté ! Tu te fais passer pour un prêtre ! En faite t’es un agent secret envoyé pour piquer les bougies de cette cathédrale.

Il sourit comme un idiot replaçant correctement son épaule.

- J’aurais dû m’en rendre compte. Des prêtres golés comme des mannequins ça existe pas ! Y aurait eut bien trop de minettes qui se serait jeté dessus pour qu’il fasse vœux de chasteté… Ha ! Et pis t’aurais été prêtre tu serais entrain de prier ! Et bah si t’es pas entrain de prier parce que t’es prêtre et bah tu devrais même si…

Kane s’était embrouillé dans ses propres paroles, il recula d’un pas se collant complètement au mur.

- Mais qu’est ce que je raconte ?… Tu veux voir ton copain hein ? Bon aller j’me tire…

Kane laissa place à Haydé. Alors les yeux se remplirent de larmes et il se jeta aux pieds du prêtre.

- Ne me haïssez pas pour ce que j’ai dit. Ne me haïssez pas parce que je suis un monstre, je vous en prix.
- Tu fais pitié…
- Je vous en supplie. Je ne demande pas le pardon parce que je sais que c’est impossible, mais ne…
- Tu fais pitié Haydé, lèche ses bottes pendant que t’y es…

Je continuais à pleurer. C’était douloureux de se trouver en face de quelqu’un que ma voix avait insulté. Et je sentais Kane bouillire en moi, prêt à exploser. Il haïssait le monde, il haïssait Dieu, et plus que tout les prêtres. Puisque nous partageons la même tète, des fois je m’aventure dans ses pensés, et je sais que le premier à avoir déclencher sa haine totale de l’être vivant fut un prêtre.
Je ne veux pas qu’il le tue. Et même le bras en miette il en serait capable, même s’il devait se briser tous les os et souffrir à l’agonie, il le fera. En plus d’être de la race de celui qui l’avait humilié, cet homme s’était moqué de sa fierté. Il y tient tellement. Il a mit des décennies à l’acquérir. Je le sais car c’est en m’oppressant qu’il l’a construite.
Il le tuera ou il mourra…
- Faîte de ceci un rêve…faîte un miracle…mon Dieu…
- Ce n’est plus ton Dieu Haydé…

J’étais à genoux devant le prêtre, et je priais. Il devrait s’en aller, peut être que Kane se calmera avec la fatigue…

[Kane Kane Haydé Haydé]

Kane reprit le dessus, il avait l’impression de s’humilier encore plus avec Haydé, que lorsque ce Ninja-Voyant se foutait de sa gueule. Il posa la bible que Haydé avait serré sur les bras de celui qui demandait des confidences.
- Bah ! T’es un peu trop curieux pour un Saint !

Il se leva secouant son bras en miettes pour voir à quel point il avait mal. Il grogna un peu avant de jeter un regard rieur au prêtre.

- L’autre con il sait rien ! Du moins rien de concret, des p’tis bout…Alors si tu veux une histoire passionnante et plus vieille que ton copain demande à moi !

Kane scruta le prêtre un moment. Comment il pouvait être si calme en présence d’un monstre à demi sanglant et psychopathe en prime ? Plus étonnant encore pour le vampire, c’était le faite que lui, il reste sans lui balancer des chaises à la tète. Quant à Haydé il était prit d’effroi dans son coin sombre. Il pensait que Kane se retenait pour mieux frapper par la suite.
Mais cet opprimé ne savait point que Kane venait de voir son passé défiler sous ses yeux, et que ses souvenirs lui avaient coupé toute envie de meurtre, ou plutôt tout contact de peau qui aurait pu lui rappeler cette langue sur sa joue.
Kane grimaça légèrement à cette pensé, et il se frotta le visage.

- Bon tu me demande ou ça t’intéresse plus, les souffrances de ton nouveau copain ?

Il commença à enlever son t-shirt dont la manche se frottait trop à sa blessure encore saignante et l’empêcher de guérir un peu plus vite. Cela n’aurait pas changé grande chose, mais l’idée de se balader à poil dans une cathédrale et de faire une petite danse devant l’autel lui rodait dans la tète. Il ne le fera sûrement pas, il y avait trop de soleil.
Quand il finit d’enlever les derniers morceaux de ce qui fut autrefois son vêtement, Kane le jeta au prêtre.
En regardant son bras il se rendit à l’évidence que ses os étaient brisés à l’intérieur et qu’il mettra bien plus que quelques heures à guérir si Haydé n’y met pas un peu de volonté.

- Mais c’est que ce con ne s’y est pas prit à la légère…

Puis il releva son regard vers le prêtre qui avait posé son t shirt à terre.

- Hum, et dire que c’était de la marque… Bon, alors tu me demandes ?

Il aurait bien croisé les bras, mais il n’en avait un en moins, du quel goûtait petit à petit du sang.
Le Ninja-Voyant resta muet. Il ne disait rien, et Kane dût se dire qu’il avait enfin comprit à quel genre de monstre il avait affaire.
Kane soupira lourdement, comme si le monde entier venait de se poser sur ses épaules. Se dirigeant vers l’autel, il avait l’intention de piquer un peu d’eau, sans avoir eut la présence d’esprit de réaliser qu’elle était sûrement bénite.
A peine le liquide dans sa bouche, il écarquilla ses yeux, et pour une raison inconnue il gardait ses lèvres collées. C’était la première fois qu’il buvait ce genre de merde.
Il adressa un regard interrogateur au prêtre alors que ses globes oculaires devenaient rouges, comme si le sang y circulait.

[Kane Kane Haydé Haydé]

- Arrête ton charabia à deux bhaaales…

Kane toussa douloureusement. Il avait vit le prêtre s’agenouiller près de lui, et avait pensé que c’était sa fin… Il allait mourir à cause d’un truc qu’il avait but, et ça, c’était une mort très conne…
Après avoir reprit ses esprits, Kane tenta de se soulever en mettant une de ses pattes sur l’épaule du prêtre, mais la douleur dans sa gorge l’arrêta et il s’écroula sur le prêtre. Kana laissa tout son poids sur ce dernier, qui tenta de se relever de son état « couché », mais le vampire avait mit sa main valide sur son torse, pour se maintenir à peu près relever et étre capable de tousser convenablement.
Qu’est ce que ça brûlait cette merde ! Il avait même oublié son bras en miette, car cette nouvelle douleur le rendait même incapable de réfléchir et de la mettre sur le dos d’Haydé.

- Putain j’vais…aarhaùarlalehfsjd ;fcbHJQEH ….

Il tentait de parler mais il n’y avait que de la fumé qui sortait de sa bouche. Après une minute d’agonie pendant la quelle il avait appuyé sur la poitrine du prêtre comme un malade, modérant des fois sa force Dieu sait pourquoi, Kane roula de coté et fixa le plafond de la cathédrale qui lui semblait plus prêt que son propre nez…

- Merde, mais que ça excite cette merde… C’est à effet aphrodisiaque sur les vampires ou quoi…

Il voyait floue et clignait des yeux, et comme il n’entendait plus le prêtre, il se dit qu’il avait du le tuer pendant qu’il était sur lui. Pourtant il n’était pas si lourd…
Il soupira et cela lui brûla la gorge, il ricana légèrement avant de fermer les yeux, se disant qu’il y aura finalement quelqu’un pour venir le réveiller et ramasser le soit disant prêtre…

- Putain…pour une foi que j’avais un confident, il a fallu que j’le transforme en crêpe…

Un rayon de soleil frappa à plein fouet le nez du vampire qui grommela quelques insultes.

[Kane Kane Haydé Haydé]

Kane ouvrit un œil, puis ferma sa bouche. Pâteuse et brûlante on aurait dit qu’il venait de sucer un hérisson pendant toute une nuit. Il entendit un « Allez debout » grave. Voix d’homme, assez autoritaire. Sûrement qu’il avait encore passé une nuit à souiller le corps d’Haydé. Etrangement son opprimé favori se taisait. Et lui, il ne se rappelait de rien. Le lit était froid et dur… Sûrement pas un lit. Et il avait encore son froc. Se disant que la voix grave entendu il y a quelques secondes cachait ses véritables plaisirs, Kane sourit.
Mais quelque chose ne tournait pas en rond. Il ne se souvenait absolument de rien et ce n’était pas dans ses habitudes… Gardant toujours, au moins quelques secondes de hurlement ou de gémissement de ses expériences pour effrayer Haydé par la suite.

Son bras lui faisait mal, et il se souvient, soudainement, comme par magie qu’il n’y avait eut ni hérisson, ni partenaire à la voix grave, mais juste de l’eau bénite et un prêtre…
Que la vie était cruelle !
Kane se mit sur le cul, ahuri en fixant l’entré de ce qui semblait être une cathédrale, adressa un regard nonchalant au prêtre qui finalement aurait bien mieux fait de se barrer d’ici, jusqu’à ce qu’il ne décide pas d’en faite un foutu hérisson de merde.

Il avait l’impression de planer comme après un bad trip. Décidément, l’eau bénite était une drogue pour les vampires, et ça il s’en souvenait !

- Salut mon pote le Ninjay…Yo !…

Kane parlait comme s’il avait bu tout l’alcool du monde, la langue partait en vrille et tournait quatre fois avant de prononcer une syllabe. Cette sensation il l’avait ressenti en moins fort lorsqu’il s’était fait piquer avec une seringue moitié drogue moitié merde. Et c’était vachement douloureux…mais qu’est ce que c’était agréable…
Il se releva s’agrippant au prêtre qui riposta mais l’entendant à peine, le vampire fit un sourire de shouté absolu et irrémédiable. Et à ce moment là une chanson débile lui gueulait dans le crane et on lui aurait coupé les pieds et les mains qu’il se serait toujours senti bien.
L’eau bénite lui donnait l’impression d’être au paradis, dont les portes étaient gardées par des anges beaux comme des hérissons et aux voies graves comme les…
Les quoi déjà ?
Kane n’en savait rien, il planait comme trois drogués et cinq alcooliques…

- Oooh… Ashita je t’aime !…

Et il embrassa le prêtre à pleine bouche en lui arrachant presque les cheveux de la tête. Bah ! Vu que Kane avait bénit sa bouche, ça devait pas trop lui poser de problèmes…si ?

William ne réalisa que trop tard que le vampire s’était dangereusement rapproché de lui après avoir braillé toutes ses obscénités, à croire qu’il ne savait rien à faire d’autre, à part peut-être blasphémer. Il lui avait attrapé les cheveux et il avait cru qu’il allait lui briser la nuque. Mais non, il l’avait embrassé. L’eau bénie donnait un drôle de goût aux lèvres de la créature…

Mais qu’est ce qu’il racontait ? Il se faisait embrasser par un homme, un vampire de surcroît et il trouvait encore le moyen d’apprécier ça. La honte le submergeait, pourtant il lui fallut plusieurs longues et interminables minutes pour le repousser. Et encore, ce n’était pas de la manière la plus brutale qui soit. Il s’écarta et tourna le dos au vampire. Une idée judicieuse ça, tiens…

« Sortez… » murmura l’ecclésiastique, plus pour sa conscience que réellement pour que la créature s’en aille. Ce que cette dernière n’était pas décidée à faire dans un futur proche et immédiat. Le vampire était à quelques centimètres du prêtre. Très, trop près même. Et il n’avait pas du tout envie qu’il s’éloigne, à la réflexion.

Le vampire sentait l’hésitation de William. Qui ne l’aurait pas senti d’ailleurs ? Et il en jouait, restant tout à côté. Le prêtre en était exaspéré. Il finit par se retourner, lançant un regard noir à l’homme face à lui. Qui sourit sournoisement. Il leva les yeux au ciel.

« Mais qu’est ce que vous voulez ? Et pourquoi êtes vous encore là ? »

Il le repoussa à nouveau, sans douceur et brutalement cette fois là. Il était plus que patient, mais dans une telle situation, sa patience était vite, très vite mise à mal. Tout ce qu’il souhaitait à présent, c’était que le vampire s’en aille et ne revienne jamais. Même s’il savait pertinemment qu’il ne pourrait rien dire, et que le vampire ne partirait pas. Mais qu’est ce qu’il avait fait pour mériter ça ? Il était devenu prêtre pour oublier tout ce qui était mauvais et sale en lui, et Dieu ne trouvait rien de mieux que de lui envoyer la tentation incarnée…

[Kane Kane Haydé Haydé]


Kane n’avait pas comprit pourquoi le prêtre avait mit autant de temps mettre un terme à leur baiser « bénit »
Finalement il se tourna et grinça un « Sortez » qui sonnait plus comme un « Tu veux le refaire ? » qu’à un « Casse-toi, conard… »

Mais finalement Kane jugea qu’il était trop dans les vaps pour comprendre vraiment ce que ce mec en robe voulait dire. Le vampire fut repoussé une deuxième foi, et il chancela en entendant des questions bizarres qui sortaient de la bouche qu’il avait bénit…
Il resta planté comme un con, un moment en fixant ses pieds comme si quelque chose de passionnant s’y passait, alors que le prêtre semblait attendre une réponse. Lorsque finalement la cathédrale finit de tourner autour du vampire et qu’il fut à peu près revenu à lui, il fonça les sourcils et scruta le prêtre d’un regard mauvais et impossible à décrire. Pourtant il ne semblait pas évoquer une future attaquer. Kane semblait plutôt interloqué… Il sentait Haydé s’agiter dans tous les sens et coquer comme un demeuré sur les parois de sa tête…

Lorsque enfin j’avais foutu ce drogué de Kane au placard, mes mains se sentirent envahis par une envie folle d’étranger ce prêtre qui n’aurait jamais dû en devenir un. Kane n’avait sûrement pas senti la frustration de ce prétendu serviteur de Dieu, lorsque ses lèvres quittèrent les miennes. Je n’étais même pas en colère contre mon drogué de cohabitant qui m’avait obligé d’embrasser un foutu prêtre. Un foutu prêtre qui semblait avoir des tendances homo et vampiriques…

Il avait sûrement vu, et comprit que j’avais saisi ses perversions, car il recula d’un pas.

- Vous insultez autant que moi cette maison de Dieu !

J’avais hurlé, et ma voix n’était pas celle que j’aurais voulut. Pleine de tremblement et d’effroi, j’aurais mieux aimé une voix colérique.

- Mais qu’est ce que tu fou Haydé ?!
- Je vais commettre mon premier meurtre !
- Un prêtre ? Dans un cathédrale ?…
- La ferme Kane, c’est toi qui l’aurais voulut ! Pourquoi est ce que…

Je le sentais qu’il voulait reprendre contrôle de mon corps, mais je résistais, et c’était bien la première foi que je m’obstinais ainsi. Mais ma force mentale était loin d’être capable de lui tenir tète et très vide j’ai dû me retirer, jurant qu’un jour je démolirais cet être qui m’avait ôté toute envie de remettre un autre pied dans une quelconque cathédrale.

Kane secoua la tête, surpris de cette révolte haydienne…

- Bah ! Maintenant tu t’es mit mon pote sur le dos ! T’inquiète, moi j’t’aime bien…

Kane regarda le prêtre d’une façon insultante pour tout homme de Dieu. Mais il s’en fichait bien, ce malade. Grâce à Haydé il venait de comprendre que la robe du prêtre n’était là que pour avoir un garant plus ou moins fort qu’il irait au paradis…
Le vampire sourit et tapota l’épaule du prêtre.

- T’inquiète, moi aussi j’étais surpris au début. Mais t’as de la chance de tomber sur moi, je suis un bon prof, moi.

Et il fit un clin d’œil qui semblait effrayer le prêtre plus qu’un monstre de trois mètres avec trois mâchoires et un énorme œil gluant au milieu du front.

[Kane Kane Haydé Haydé]


Kane s’avança, faisant une moue un peu boudeuse avant d’éclater de rire. Le chandelier à la main, le vampire l’agita devant le nez du prêtre.
- En plus t’as des penchants sadiques. Mmmh, tu m’excite déjà petit prêtre. J’ai même plus mal à la main…rien qu’avec ton petit regard innocent et pervers tu m’as guérie…

Il poussa le pauvre homme et il se colla, un peu violemment contre le mur. Kane frappa avec sa main valide sur le coté gauche du visage du prêtre et approchant son visage riant et moquer du sien. Lui qui avait pensé avoir fait le tour des choses excitantes, voilà qu’un nouveau spécimen se servit lui-même à Kane.
Le prêtre semblait prier pour qu’un trou apparaisse dans le mur alors que le vampire esquiva un sourire mesquin avant d’attraper l’homme par les cheveux et lui faire tourner la tète.
Oh ! Que c’était amusant ! En plus de tout cela, Haydé hurlait et pleurait dans sa tète et jamais ce ne fut plus plaisant que cela. S’il avait pu, Kane aurait enfermé le prêtre dans sa tète, avec Haydé et les aurait regardé se taper dessus. Après tout, c’était tous les deux des pédales, bien que super bien golées…
En effet, Kane ne se plaignait pas du physique de Haydé, mais en ce moment il y pensait à peine, car il égratignait légèrement le coup du prêtre avec ses petites canines. D’une nature vigoureuse, et aimant les choses bien faites, le vampire avait coincé un de ses genoux entre les jambes du ecclésiastique afin qu’il ne s’échappe pas et aussi…
Enfin bon, Kane était entrain de prendre son pied à effrayer un pauvre prêtre complètement tremblait, et il aimait à croire qu’il ne tremblait pas de peur mais à cause du suçon énorme qu’il était entrain de lui fabriquer.

- Je parie que je suis meilleure que tes nones…

Et Haydé hurlait à ne plus en pouvoir alors que Kane retenait tant bien que mal ses cordes vocales. De toute façon sa bouche n’aurait pas laissé passé grande chose, car elle était désormais entrain de savourer un assortissement d’oreille et de joue de prêtre.
Il étaient encore un peu dans les nuages à cause de l’eau bénite, mais rien n’éurait pu l’empêcher de continuer si seulement un foutu soleil de merde ne lui tapait pas dans le dos comme pour dire « hey ho ! Arrêtes, c’est mon tour là. »
Kane se décala un peu du prêtre, pas beaucoup, juste assez pour lui demander quelque chose que ce dernier ne semblait pas comprendre.
- Putain, j’te demande si y a pas un endroit plus sombre dans cette cathédrale. C’est pas que j’aime pas voir tes petits yeux pétillants, juste le soleil qui me gène.

Bon, il y avait deux options. Soit le prêtre allait se transformer en démon et le tuer, soit sous le coup de la peur et du charme « ô si irrésistible » de Kane il allait lui indiquer un petit endroit sympa. Mais finalement, le vampire n’a jamais été un bon voyant…

[Kane Kane Haydé Haydé]



- Putain mais qu’est ce que tu fou ? Moi j’te suce l’oreille gratos et toi tu m’envois chier ? Un peu de respect merde !
Kane regarda le prêtre qui s’émoustillait tout seule et lutait contre son envie de baiser comme Haydé luttait pour son envie de quitter cette cathédrale. Finalement après s’être fait tué le bras par un psychopathe, insulté pas une chasseuse Ninja, Kane prenait enfin du bon temps. Il a une justice dans ce monde ! Le vampire sourit et machinalement se tourna commençant à s’avancer vers l’autel pour monter dessus et commencer à danser tout en gémissant une musique à deux balles. Le soleil le gênait plus que l’attitude résignataire du prêtre, alors il commença à gueuler fort des paroles de chanson tout en glissant des questions au prêtre.
- Tu pense que si je gueule les nones arriveraient ? Tu sais moi je veux pas leur faire de mal alors tu va dépêcher de nous trouver un petit endroit sympa ! C’est pas un beau sacrifice ça ?C’est comme Jessen, enfin Jesus quoi. Il s’est sacrifié aussi alors suis son exemple.

Kane sauta de l’autel mais ne s’avança pas vers le prêtre le regardant avec des yeux de vipère vicieuse.
- Et si tu tente de t’enfuire, je te laisserai. Mais… tu vois, je ne sais pas ce qui arrivera à tes nones chéries…

Haydé continuait à psychoter dans sa propre tète alors que Kane, content d’avoir trouvé un chantage qu’il croyait plus qu’intelligent, croisa les bras et attendu une réponse positive du prêtre. Après tout, tout le monde trouvera son compte. Les nones garderont leur pucelage, Kane s’amusera un peu et le prêtre s’accepteront enfin. Et le vampire trouvait même que cette action était bien et aurait évité de la faire s’il n’avait pas déjà revu dans son imagination toutes les manières de contenter un prêtre.

- Alors alors?...

William fixait le vampire, dubitatif. S’il trouvait le moyen de le décapiter, les nonnes allaient trouver le moyen de lui faire des remontrances. Sauf qu’il les menaçait maintenant. Et pourquoi ce fou ne voulait pas lui faire de mal ? Si on considérait qu’essayer de le violer, ce n’était pas faire du mal à quelqu’un… Il soupira, secouant la tête, n’ayant plus aucune idée pour débloquer la situation. Avec tout ce foutoir, il y avait au moins une religieuse qui les aurait entendus. Quoi que…

« Alors fichez leur la paix. Enfin, ce n’est qu’un conseil. Je ne me risquerais pas à les ennuyer mais si ça vous amuse, alors donc vous prendre une raclée. Ce qui sera d’autant plus facile pour elle que vous n’avez qu’un bras. » lâcha t’il avec une moquerie plus qu’évidente.

Le père Adrian croisa les bras, regardant le vampire effectuer quelques pas de danse et autres arabesques en beuglant un grand classique avec une voix rauque. Il chantait si faux que William eut du mal à reconnaître ladite chanson, la mélodie lui rappelant vaguement quelque chose de connu. Le vampire croisa les bras à son tour, l’observant avec un air d’obsédé qui ne laissait aucun doute sur le style de pensées qui pouvait traverser son esprit dérangé. Il avait une envie furieuse de lui tordre le cou, mais il savait que ça n’aurait pas eu l’effet escompté sur la créature. Si ça avait un quelconque effet, d’ailleurs…

« Sortez de mon église, laissez mes nonnes tranquilles et peut être que je n’enverrais pas une armada de chasseurs à vos trousses ainsi qu’à celles de tous vos congénères. »

Il savait que les vampires vivaient en meute mais il douta soudain. Qui voudrait se trimballer un fou furieux pareil à travers les Etats Unis ? Génial, il allait se foutre totalement de sa menace. L’ecclésiastique n’avait plus d’idée pour se débarrasser de lui…

Kane s’avança vers le prêtre d’un air décidé. Ni menace ni violence ne marchaient sur ce saint homme pêcheur. Comme la différence entre Haydé et Kane, on avait affaire ici à un beau être qui ne savait pas ce qu’il voulait. Enfin, il le savait c’était que Kane se casse de sa Sainte Cathédrale.
Le vampire sourit un peu, comme un mère déçue de son adolescent délinquant. Ses paupières clignèrent comme éblouis par le soleil ou la beauté attirante du prêtre, ses lèvres s’humidifièrent sous les mouvements habiles de sa langue et il rigola, presque nerveusement.
On aurait dit un coq entrain attraper une poule qui court. Et la poule, ici par analogie le prêtre savait que s’il arrête de courir le coq la prendra pour une fille facile, si elle continue à courir Kane ne l’attrapera pas. Alors il ne reste qu’une option c’est de trébucher…

Kane le poussa un peu et il recula toujours faisant semblant de songer à une technique pour l’éloigner.

- Et si je n’étais pas un vampire ? … Tu sais mon petit prêtre de mon cœur, je n’en suis pas un. Pas vraiment, pas tout à fait, et je peux me forcer à ne pas l’être pendant quelque temps. Rien que pour toi…

Sa voix suave fit frémire les vitraux des cathédrales et son regard qui n’avait rien d’inhumain brillait de suggestions. Il s’approcha sans toucher le prêtre, attendant comme un signe inespéré. Comme un mouvement positif et impossible de sa part !
Même si Haydé n’avait jamais été baptisé, il y avait quelque chose de saint dans cette expression. Sûrement qu’il gigotait en murmurant mille prières dans la tète dominé par Kane.
Il y avait comme de la pitié et de l’envie, une touche de perversion et tout un monde d’innocence. Et sa bouche qui n’était qu’un gouffre d’insulte était bénie et sentait le saint et le pur. Quesqu’il fallait encore à un prêtre pour parcourir les derniers espaces qui séparaient leurs lèvres ? Bien sûr il ne le fera pas. Et le rêve de Kane de se taper un prêtre sans violence s’effondrera.

« Vous êtes fou. Totalement, fatalement, définitivement, et même irrémédiablement fou. » dit le prêtre en étouffant un rire nerveux. « Vous n’êtes pas un vampire ? Et moi je n’ai pas prononcé de vœux alors… »

William recula, cherchant encore et toujours une échappatoire qui, pour le moment, restée définitivement cachée dans un recoin plus qu’obscur de son esprit. Voilà que ce malade entendait lui prouver qu’il n’était pas un vampire. C’était un cauchemar. Forcément. Ça ne pouvait être que ça. Il ne pouvait décemment pas être coincé dans SA cathédrale avec un vampire aux personnalités multiples qui s’était mis en tête de lui montrer à quel point il le trouvait attirant. Si seulement cette attirance n’avait pas été partagée… Oui mais voilà, elle l’était et l’ecclésiastique était en mauvaise posture. Quoi qu’à la réflexion, ce n’était pas sa vie mais bien sa chasteté qui était en danger. Le vampire s’était encore rapproché de lui. Combien de temps encore allait il pouvoir résister à la tentation qui se tenait face à lui, le fixant avec un regard… Humain ? Non, une telle créature avec un esprit aussi malade ne peut rien avoir d’humain. Et pourtant, il ne rêvait pas. Il détourna le regard, plus pour reprendre contenance que pour ignorer tout ce que le regard du vampire semblait vouloir dire. L’une des rares occasions où il regrettait d’être prêtre, où il regrettait même jusqu’à être du ‘bon’ côté. Surtout quand son interlocuteur était un vampire complètement timbré mais au sex appeal démesuré. Il fit encore un pas en arrière, mais le vampire fit un pas vers lui. Il allait devoir trouver un autre moyen, car les religieuses allaient bientôt trouver intriguant le fait que la cathédrale soit fermée. Il ne voulait pas que l’une d’elles ne prenne le risque d’entrer, car elles n’avaient pas la moindre idée de ce qui les attendait. Si la créature ne semblait pas décidé à le tuer, il lui avait bien fait comprendre que les nonnes n’auraient pas de chance si l’envie lui en prenait.

« Bon, écoutez, je commence à avoir par dessus la tête de vos petites allusions. Qu’est ce que vous me voulez bon sang ? »

[Kane Kane Haydé Haydé]

- Mais ce n’est pas une question à poser… Ce que je veux, ce que je veux…

Kane ouvrit ses yeux comme un papillon ses ailes au soleil. Il brillait comme la peau d’un serpent, toujours trompeur, ses écailles donne tout juste l’impression d’être mouillé. Sec et perfide, Kane eut un sourire en coin et articula sa réponse. « Toi »…
C’était pourtant clair comme la foi en Dieu. Il suffisait d’y croire, de prier un peu pour être un vrais fidèle. Facile comme la croyance jusqu’à ce qu’on ne cherche pas à philosopher et à comprendre les vrais fond des raisons de croire.
Kane sourit un peu. Ni trop méchamment pour faire peur, ni trop doucement pour lui inspirer totalement confiance.
Il écarta un peu ses lèvres laissant un peu voir ses dents blanchies par le temps et l’espèce. Mouillait, ils redonnaient tout le salivement de cette bouche de monstre.
Il aurait voulut lancer encore quelques mots injurieux pour un prêtre, une ou deux remarques voluptueuses et quelques signes à l’allure dédaigneuse qui suggéraient tout à ceux qui désiraient comprendre.
Mais ses cordes vocales s’étaient tues comme prise entre deux sanglots, ou deux cris et le silence s’installa dans la cathédrale comme la maladie dans le corps.
Le prêtre collé au mur rocheux avait une expression étrange que Kane n’eut pas le temps de déchiffrer car déjà il le serra à la gorge pour mieux frôler ses lèvres. Les humidités du vampire s’étalèrent sur les sécheresses su prêtre et leurs bouches ne semblaient être qu’une seule matière homogène. Ses canines agrippaient les chaires du prêtre assez pour faire mal, mais insuffisant pour saigner.
Dans un mouvement convulsif, Kane jeta l’ecclésiastique à terre et voulant ricaner, il s’étrangla avec les restes des sensations du baiser.
Tout émoustillé par ces nouveautés, le corps vu vampire se glissa à terre comme un serpent, entourant sa proie de la tète à la queue.

[my inspiration stinks... youpi]

Kane se glissa vers un mur, et assis sur le sol il contempla le Christ, crucifié pour que les hommes puissent vivre et servire de repas aux vampires.
- Ce n’était vraiment pas nécessaire de faire ça. Le sens du sacrifice, c’est pas pour les humains. Regarde les, pourris jusqu’à la moelle, repoussant leurs propre désirs dans le but de te plaire. Est-ce vraiment ça ce que tu veux, toi et ta catin de mère.

Kane sentait sa fin proche, plus que quelques jours. Peut être une semaine. Il le sentait car Haydé bouillait en lui, et bientôt il n’y aura que lui, jetant celui qui lui a apprit à se servir de son corps pour celui qui l’a fait.
Ah ! Ce corps maudit depuis maintenant 7 siècles.

- Dieu !

Kane hurla avec tant de force que le patin, accroché là haut tressait et les fresques se fissurèrent, les larmes de l’homme tremblèrent. Le vampire, l'esprit, la chose, le corps, la pourriture perdait la raison.

- Regarde ce chien, ton enfant qui pleure comme un moins que rien et dis moi si c’est vraiment ce que tu veux. Je suis sure que les larmes ça t’excite. Descendras-tu vraiment de ton Paradis ? Je doute, je doute. Ah ! Ce n’est pas toi qui a crée les souffrances, tu ne sais donc pas ce que je ressens. Ce n’est pas toi qui a crée les larmes et l’indécision. Tu l’as seulement ordonnée pour que des chiens, tes esclaves versent des larmes et que tu les bois à t’y noyer. Pourquoi est ce que tu ne m’as pas envoyer, ne serai-ce qu’en enfer, il y a je ne sais combien de siècles. Etai-ce vraiment ma destiné ? Ou la destiné ce n’est rien qu’une illusion humaine ? Et Dieu est un enfant qui joue avec un fourmilière ? Réponds moi, bète sans origines. Monstre issue de rien. Tu es encore plus horrible que moi ! Moi, au moins je ne prétends pas être le bien. Moi au moins je ne fais pas croire aux hommes qu’ils peuvent s’en sortire. Je suis franc, mais toi menteur… Qu’as tu fais de mon ancienne carcasse ? Où est elle que je la récupère pour mourir en tant qu’ignorant. Donne-la moi cette carcasse qui moisie au fond des montagnes, là où même le loup ne s’y aventure pas !

C’était une étrange image du monde qui faisait des reproches ridicules, du prêtre qui pleurait et du pantin qui sous la lumière des vitraux semblait sourire et se moquer du vampire et de ses plaintes.

Kane ferma les yeux et tout son corps frissonna de sa chaire morte. Haydé sanglotait. Il ne faisait que cela mais au fond il ne savait rien de ce qu’endura Kane, de ce qu’il avait vraiment vu dans ces anciens temps. Mais cela comptait-il maintenant ?… Tout son existence maudite Kane avait eu peur de mourir. Toute sa lute n’était dédié qu’à sa vie à la quelle il avait renoncé en tant qu’homme. Dieu l’avait renvoyé sur terre et avait-il prévu tous les meurtres et les carnages qu’il fit ? Ce Dieu si puissant et clair voyant, savait-il les horreurs qui allaient sortir de l’esprit d’un enfant de 14 ans qui avait mûri trop vite et grandi en tant qu’esprit ?
Durant sa vie d’humain, sa si lointaine vie, lorsque son propre sang coulait encore dans ses veines, Kane détesta la vie et lorsqu’il rencontra Haydé il s’y accrocha. Il s’y accrocha tellement qu’il oublia même son vrai prénom. Kane…Kane… mais quel était son vrai nom.
Mais qui s’en soucie maintenant ? Maintenant que ses aeuils sans importance gisent six mille pieds sous terre et que sa propre carcasse n’est plus que poussière.
Il s’accrocha à ce corps qui n’était pas le sien, il aimait se sentire puissant, il aimait se sentire plus fort que tous les autres et surtout spécial. Qu’on le remarque !
Les émotions le mangeaient de l’intérieur. Lorsqu’il ressentait du dégoût en tuyant, lorsuqu’il avait peur, il accusait Haydé de l’envahir avec ses émotions. Ainsi, au fur des années et des décinies il oublia sa propre humanité, vengeant sa vie qu’on ne l’avait pas laissé vivre. Enfant de 14 ans trop jeune, vampire de 500 siècles trop vieux.

La main du prêtre se glissa dans ses cheveux et Kane grogna. Il y a quelques minutes il menaçait et hurlait, il y avait quelques secondes il buvait de l’eau bénite, il y a quelques instants la situation était horriblement ridicule et maintenant tout sa chaire frissonnait comme vivante. Les yeux fermés, des larmes parfaitement synchronisés s’échappèrent de ses coins de yeux. Elles glissèrent sur ses joues contractées pour enfin mourir sur le sol froid de la cathédrale.

Haydé ouvrit brusquement les yeux et le prêtre fut effrayé quelque peu. Kane avait toujours le contrôle de ce corps maudit mais l’autre semblait paniqué. Il cligna des yeux, ils étaient mouillés. Il n’avait pas pleuré. Kane n’avait jamais pleuré. Jamais jusqu’ici. Parce qu’il aimait se sentire plus fort et jamais Haydé ne s’était demandé s’il avait envie de pleurer, ce grand esprit sans importance. Kane voulut parler mais Haydé l’en empêcha. Il était paniqué, il tremblait au fond de son propre corps. Le vampire était effrayé par ce flux d’émotion qu’il sentait venir de l’esprit. Il tremblait et ses propres larmes coulèrent. On ne sait pas comment, mais tous auraient pu dire qu’il y avait deux individus qui pleuraient sur ce visage.

Haydé fixa le prêtre, ses pupilles se plantèrent dans les siennes alors qu’il prenait contrôle de son propre corps. La main du saint dans ses cheveux, il l’attrapa pour ne pas la laisser partire et son visage se couvrit de haine. Haydé lui même avait deux facette, celle qui aimait Dieu et celle qui aimait la vie. En ce moment, son amour pour la vie prit le dessus, tout comme Kane il haissait le monde qui ne l’avait pas laissé vivre la vie qu’il aurait dû.

Kane voulait une fin à cette tragique histoire. Haydé le sentait bien, trop bien.

- Au fond de moi même j’ai toujours, toujours aimé ce que Kane faisait ! Exprima Haydé avec une rapidité et un ton méchant et paniqué. J’ai toujours aimé comment il égorgait ces femmes car après tout c’est une femme qui m’a tué et qui ne m’a pas laissé vivre ce que j’aurais dû. Je l’ai toujours, toujours aimé. Kane est tout ce que j’ai alors toit et tes prières à un Dieu qui m’a abandonné n’allait pas me le prendre ! Il est à Moi !

Haydé hurla se leva essayant de courir vers la sortie. Son amour pour la vie, sa haine caché au monde et le double jeu qu’il avait joué avec Kane tous ces siècles était ressortit.
Haydé n’a développé que des sentiments d’enfant. Il n’a jamais apprit à vivre. Il a la peur dans le ventre, le dégoût et la violence lorsqu’on tente de lui prendre quelque chose. Il n’a que Kane et toute sa violence est concentrée sur lui.

Ses jambes tremblèrent et il s’arrêta. Kane s’arrêta. Il s’écroula plutôt qu’il ne s’assit par terre et appuya ses poings sur le sol sacré. Il n’y avait qu’eux deux qui savaient à quel point Haydé hurlait dans sa tète. Il hurlait à ne plus en pouvoir, il suppliait comme il n’avait jamais fait et sa voix semblait résonner comme un écho dans sa tète. Il semblait que le prêtre l’entendait aussi, cette voix d’enfant hurler pour ne pas mourir.
Au fond, ils n’étaient rien d’autre que deux enfants corrompus et pourris. Et pendant que Haydé hurlait et suppliait pour leur vie à tous les deux, Kane voulait y mettre un fin. A quoi bon ? A quoi bon continuer ?

Kane tourna la tète vers le prêtre et c’était affreux à contempler. Ses lèvres fermés, on entendait toujours ces cris d’enfant, des pleurs de nourrisson présque résonner de nul part dans la cathédrale.

- Tuez !

La voix était un mélange de quatre époques maudites et lui obéir aurait été un pécher.
Le prêtre était grand, le prêtre était fort mais tuer une si hideuse créature semblait au dessus des forces de quiconque. Car à tout moment celui désireux de vie pouvait dominer celui qui appelait la mort.
La lumière dessinait la silhouette du prêtre et on aurait dit qu’elle était faite pour lui. Les ombres lui rendait un visage sage et compréhensif mais il n’y avait que lui qui savait qu’au fond il était tout aussi confus que l’autre.

[And now the father kills the thing...]