The Gathering |PV|

Après tout ce temps où elle avait parcouru le pays seul, elle se retrouvait à nouveau devant la petite maison du père Laferty…
Un sentiment d’appréhension pointait doucement tendis qu’elle contemplai l’habitation, un léger sourire étirant ses lèvres malgré tout.
Elle détacha son regard de la maisonnette et le posa sur l’homme qui se trouvait à côté d’elle.
Il la suivait comme son ombre depuis qu’elle l’avait retrouvé dans le sud du pays. Mavrick était une gargouille d’a peu près son âge, très grand à la peau noir et aux petits yeux sombre et perçant. Il était beau et son visage était fin.
Il arborait un air sombre et fermé, les mains sans cesse croisées dans son dos droit. Il était habillé d’un immense manteau d’un noir d’encre fermé jusqu’en dessous de sa mâchoire.
Il tourna lui aussi son regard calme et profond sur elle et lui adressa un court signe de tête qui signifiait qu’il était disposé à se rendre à l’intérieur de chez Laferty.

Elle espérait de tout cœur qu’Aaron s’y trouvait encore et qu’il allait bien. Elle y avait très souvent pensé durant son voyage et maintenant qu’elle était à deux doigts d’obtenir la réponse, elle en avait peur, peur de découvrir que Warlick l’avait attaqué durant son absence…
Elle prit donc une grand inspiration et parcouru la rue dans sa largeur.

Rien n’avait changé dans le petit quartier si tranquille qui bordait Cleveland.
Les voitures passaient peu, il faisait calme et les trottoirs étaient bordés de hauts arbres, tendis que les petites maisons de brique ou de bois étaient devancées de petites pelouses bien entretenues.
Sauf… celle de la maison où elle se rendait : l’herbe était haute, et folle et les fleures qui bordait autrefois la façade de la maison s’était étalée et devenaient sauvage. Cela avait son charme, mais dénotait singulièrement du reste du décor.

Tendis que Kara et Mavrick, toujours aussi silencieux, s’avançaient maintenant sur la petite allée bétonnée qui conduisait jusqu’au perron, des bruits de moteur et de ferraille parvinrent aux oreilles des deux gargouilles.
Kara fronça les sourcils, intriguée, et tourna son regard en direction du bruit.
Sur le côté droit de la maison, a couvert d’un très haute haie, elle aussi mal entretenue, une jeune femme était assise à califourchon sur un engin mobile motorisé. Une moto avait-elle retenu.
Elle ne l’avait jamais vu, et était pourtant certaine qu’elle était au bon endroit.
Durant quelques secondes, elle eu peur qu’Aaron n’ai changé d’endroit ou soit bel et bien mort et que ce soit cette jeune femme qui ai racheté l’ancien domicile du Père Laferty.
Elle adressa un regard à Mavrick qui gardait cet éternel air complètement impassible, puis elle s’avança de quelques pas, ses chaussures à talons bleu clair claquant sur le béton.

La jeune femme aux cheveux courts ne semblait pas les avoir entendu arrivé, Kara se racla donc la gorge et attendit une réaction. Mais celle-ci ne vint pas.

-« Excusez moi » insista Kara d’une voix douce
La jeune femme se retourna vivement et le bruit du moteur se tut en même temps.
Il y eu un silence ou la jeune femme l’observa avec des yeux ronds.
Puis voyant qu’elle n’avait apparemment pas l’intention d’engager la moindre conversation, la gargouille se lança :

-« Je recherche Aaron… Aaron Vitrenko ? C’est un ami » Fit Kara en lui souriant d’un air confiant.

La jeune femme mit encore un certain temps à répondre, le regard un peu vide, puis réagit enfin et se remit debout, se levant de sa moto pour leur faire face.
Elle jeta un bref regard à Mavrick derrière Kara, puis détailla celle-ci encore un peu, s’essuyant les mains noires de graisse sur un vieux chiffons gris déjà bien sale.

-« Hem… il est dans la maison » Répondit elle avec hésitation
Kara lui sourit de toutes ses dents, le soulagement étant énorme de savoir qu’il allait bien.
-« Je vous remercie, Mademoiselle » La salua t’elle de bon cœur, puis elle se dirigea d’un bon pas vers la porte d’entrée pour y frapper, Mavrick toujours sur ses talons.
Sur leur droit, elle aperçu du coin de l’œil la tête de la jeune femme au cheveux court dépassé et les observer.
Au bout de quelques secondes, des pas retentirent dans l’entrée et la porte s’ouvrit toute grande…

-"Ne me dis pas que tu n’as jamais travaillé de ta vie Aaron." DemandaEvey d’un air désespéré. "Il y’a bien ‘quelque chose’ qui doit te plaire là dedans !"

Aaron releva les yeux du journal qu’elle l’obligeait à feuilleter depuis plus de dix minutes, posant sur elle un regarda irrité. Si elle continuait sur cette voix, il allait le lui faire bouffer son fichu journal !
De toute sa vie, il n’avait effectivement jamais travaillé. Enfin il avait bien du réaliser des travaux d’intérêts général quand il était jeune et avait pas mal trafiqué, mais jamais il n’avait eu un travail légal qui lui avait rapporté de l’argent.
Et puis merde ils s’en tiraient bien non ? Pourquoi est-ce qu’il avait besoin d’un travail hein ?! Et pourquoi LUI devrait travailler et Lou non ?!!

-"Y’a rien qui me plait et tu m’emmerde." Conclut-il avant de jeter négligemment le journal sur la table basse devant lui.

Mais Evey ne semblait pas vouloir céder et elle se pencha sur la table pour le récupérer et le lui jeter dessus à nouveau, la mine boudeuse.
Aaron tiqua d’agacement et il chiffonna les feuilles de papier avant de balancer le tout au loin, manquant de faire tomber la photo de lui et Laferty qui était exposée sur le meuble.

-"Aaron ça suffit maintenant !! Il est temps que tu te prennes un peu en main. !" Gronda Evey, un index menaçant pointé dans sa direction. "Il y’a un tas de factures à payer et ce que tu engloutit n’est pas gratuit ! J’en ai marre de tout prendre en charge dans cette maison qui n’est même pas la mienne !"

-"Personne t’as rien demandé." Grogna Aaron, faisant preuve d’une mauvaise fois insolente.

-"Si je n’étais pas là cette maison tomberait en ruine ! Et puis le problème n’est pas là de toute façon Aaron. Tu crois que c’est sain de passer tes journées vautré dans ce fauteuil ?! Il y’a un monde dehors tu sais, il serait temps que tu t’y intéresse un peu espèce de gros paresseux."

Aaron lui jeta un regard mauvais puis il attrapa la télécommande et alluma le petit poste de télévision qu’il avait convaincu Laferty d’acheter il y’a de cela bien longtemps.
Ca n’était pas forcément très malin de faire ça après le petit discours criant de vérité de sa colocataire, mais tant pis.
Merde il était chez lui, chez LUI !
Il avait apprit quelques temps plus tôt que Laferty lui avait cédé la maison.
Il avait juste eu à se pointer chez le notaire, à signer quelques papiers et…et l’avocat l’avait félicité (avec un sourire légèrement forcé) en lui disant que maintenant la maison était à lui.
IL lui avait également laissé une coquette somme d’argent qui l’attendait sur un compte à la banque de Cleveland. Avant ça, il n’avait jamais eu de compte à la banque et encore moins d’argent à mettre dedans.
Et maintenant qu’il avait du fric, Evey venait le faire chier avec cette histoire de boulot !
Pourquoi est-ce qu’il travaillerait puisqu’il avait de l’argent sans rien foutre ?!

Au fond de lui, évidemment, le jeune homme savait que sa colocataire avait un peu raison. Travailler occuperait ses journées et il ne resterait plus à se morfondre continuellement devant la télé à s’enfiler des bières comme un parfait loser.
Mais travailler c’était chiant.
Aaron avait eu quelques amis qui s’étaient fait entraîner dans cette spirale infernale par des filles qu’ils avaient mis en cloque ou par leurs parents qui menaçaient de les déshériter, et ils étaient tous devenus aigri, radin et…chiant.
Et puis merde, il passait ses nuits à gambader dehors pour tuer des démons et autres créatures, c’était pas un boulot ça déjà peut-être ?!
Bon ok, ça n’aidait pas à payer les factures, mais tout de même...

-"Je ne débourserai pas un centime pour faire réparer cette vitre Aaron." Continua Evey d’un ton plus doux. "Je ne fais pas ça contre toi, bien au contraire. Tu es largement en âge de t’assumer financièrement. Et puis avec ta paye, tu pourras…je ne sais pas moi…acheter quelque chose à Lou."

-"Quoi c’est bientôt l’anniversaire de Lou ?" Demanda Aaron, soudain inquiet.

-"Non mais…ce sont des choses qui se font dans un couple…tu sais, s’offrir des cadeaux…enfin Aaron tu le sais quand même !"

-"Oui j’le sais ! Pour qui tu me prends." Grogna t’il, vexé par sa remarque.

-"Bon et bien voilà, comme ça tu pourras acheter ce que tu veux à qui tu veux et quand tu le voudras. Et puis si tu travail, Lou et toi ne serez pas toujours collés ensemble, et tu verras qu’il y’aura beaucoup moins de disputes." Ajouta t’elle en lui adressant un sourire complice.

-"On est pas toujours collés." Bougonna Aaron en essayant de suivre le programme qui passait à la télévision, sans grand entrain. "Bon va jouer à la dînette et laisse moi tranquille maintenant."

-"Tu vas chercher un boulot ?" L’interrogea t’elle, les bras croisés sur sa poitrine.

Aaron lui grogna un oui et satisfaite, elle quitta la pièce, la tête haute, et retourna en direction de la cuisine pour terminer de préparer le repas.
Le jeune homme resta un moment immobile, fixant l’écran de télévision en feignant de s’intéresser à ce qui se passait, puis subtilement, son regard dévia vers la boule de papier journal qu’il avait faite.
Il essaya de rester concentrer sur le poste et d’oublier ce foutu journal et ses petites annonces débiles, mais la voix d’Evey s’insinua alors sournoisement dans sa tête.
Cette petite chieuse ne perdait rien pour attendre !

Aaron éteignit la télévision d’un geste las puis il se redressa en poussant un soupire agacé. D’un pas nonchalant, il se dirigea vers le meuble et se pencha pour ramasser le journal, jetant en passant un coup d’œil à la photographie qu’Evey avait insisté pour mettre bien en évidence sur le meuble.
Il s’attarda a observer le visage du vieux prêtre un moment, puis, un sourire nostalgique peint sur ses lèvres, il retourna vers le sofa et s’y laissa tomber, entreprenant de défroisser le journal pour le feuilleter à nouveau.

Alors qu’il commençait ses recherches, il entendit des coups frappé délicatement à la porte d’entrée. Son premier réflexe fut d’essayer de regarder par la fenêtre, mais comme il l’avait fait dans sa chambre, il avait scellé la fenêtre brisée par ses soins à l’aide de matériel de récup’ pour éviter qu’ils gèlent sur place.
Il devait s’agir de Lou. Quoi que la jeune femme n’aurait pas prit la peine de frapper avant d’entrer, et si elle l’avait fait, elle y aurait mit plus d’ardeur.
Aaron jeta un coup d’œil en direction de la cuisine, espérant qu’Evey aurait entendu et serait venu ouvrir à sa place, mais non.
Il allait falloir qu’il se dévoue encore une fois !

Poussant un soupire, Aaron reposa son jurnal sur le sofa puis se leva pour aller voir qui se tenait derrière sa porte. Il l’ouvrit donc en grand et stoppa net son mouvement en reconnaissant la personne qui se tenait sur le seuil.
Une personne qu’il ne pensait plus voir passer cette porte.

Kara.
Le retour de la gargouille prodigue…

Aaron resta un moment immobile, figé par la surprise, la bouche entrouverte. Il ne s’attendait pas du tout à la voir débarquer comme ça…
Mais d’un autre côté, c’était normal, elle n’aurait certainement pas passé un petit coup de fils avant de passer...
Elle affichait toujours ce sourire doux et mélancolique, son regard clair et intense plongé dans le sien.
Elle était revenue.
Après des mois d’absence, elle repassait enfin cette porte.
Kara était là, devant lui, près d’un homme qu’il ne connaissait absolument pas et qu’il avait mit un moment à remarqué, trop occupé à fixer Kara…

Son visage impassible était tourné vers le jeune homme, ses petits yeux sombres et mystérieux plongés eux aussi dans les siens. Mais son regard était bien plus troublant que celui de la femme qu'il accompagnait.
Alors c’était ça les ‘renforts’ ?
Un grand black à la silhouette inquiétante ?

Réalisant qu’il était en pause depuis trop longtemps et qu’il devait avoir l’air d’un parfait imbécile, Aaron réagit enfin et décida d’ouvrir la bouche.

-"T’es…rentrée." Lâcha t’il.

Si il l’avait ouverte pour arrêter de passer pour un con, c’était raté !
Le sourire de Kara s’élargit encore et au prix d’un gros effort, il se mit lui aussi à sourire, un peu plus timide pourtant.
Il n’arrivait pas à savoir si son retour était une bonne chose ou non, s’il lui en voulait encore ou non.
Tout était trop soudain.
D’abord Liam et maintenant Kara.
C’était comme avant sauf que…sauf que tout était différent.
Quand elle l’avait abandonné, il lui en voulait encore de l’avoir laissé chez Warlick, de l’avoir obligé à endurer tout ça. Et puis de l’eau avait couler sous les ponts, un tas de choses avaient changés maintenant et tout le petit monde qu’il s’était battit depuis son départ était maintenant remit en question.
Une foule de sentiments l’envahissait à nouveau, comme lorsqu’il avait croisé le regard du gardien de la jeune femme quelques jours plus tôt.
Un bon whisky aurait été le bienvenu…

-"Alors tu…tu as trouvé ce que tu cherchais ?" Demanda t’il mécaniquement incapable de défaire son regard de celui de Kara, craignant que s’il ne la quittait des yeux un instant, elle disparaisse à nouveau.

Après quelques longues secondes d’attente, enfin, la porte s’ouvrit devant les deux gargouilles, laissant apparaître Aaron.
Son sourire s’élargit et ils se contemplèrent longtemps.
Il lui avait manqué, et le soulagement de le voir en pleine forme était énorme.
Tout s’était passé comme elle l’avait souhaiter, ses prières n’avaient pas été vaines et elle en remerciait le seigneur de toute ses forces. Tout ça lui donnait du courage pour continuer sa mission.

Le jeune homme paraissait abasourdit de la trouver sur le pas de la porte. Apparemment il ne s’était pas attendu une seule minutes a la voir arriver après tout ce temps de séparation. Elle le comprenait tout a fait, ils n’avaient pas échanger une seule nouvelles depuis ce matin où elle était partie.

Elle ne voulu pas le brusquer et lui laissa le temps de réaliser sa présence. Elle restait muette, l’observant avec bonne humeur.
Au bout d’un moment, il prit enfin la parole.
Elle acquiesça a sa remarque avec patience, s’en amusant presque.

De plus il ne semblait pas être agressif. Elle l’aurait comprit également. Après tout elle n’avait pas toujours été correcte avec le jeune homme. Elle comptait bien se racheter au près de lui et lui permettre d’avoir une vie un temps soit peu normal lorsque toute cette affaire serait enfin terminée.

Il lui demanda ensuite si elle avait trouvé ce pourquoi elle était partie et elle acquiesça doucement.
-« Oui, c’est pour cela que je suis de retour… j’ai des quantité de chose à te dire » Dit elle avant de se pencher sur le côté pour jeter un œil dans le hall.
Elle entendait du remue ménage dans ce qui semblait être la cuisine. Aaron vivait donc avec plus d’une seule nouvelle personne.
-« Peut être le moment est il mal choisi ? » Lui demanda t’elle ensuite
Il mit quelques secondes pour comprendre, puis secoua la tête à la négative et se recula pour les laisser pénétrer dans le petit hall de la maison du Père Laferty

-« Aaron, je te présente Mavrick… il est … il vient du même endroit que moi » Dit elle avec un regard appuyé en espérant qu’il comprenne qu’elle faisait allusion à sa nature de gargouille
Mavrick quant à lui, les bras toujours croisés dans son dos, salua discrètement le jeune loup garou d’un signe de tête.
-« Tu as de la compagnie ? Peut être préfère tu qu'on repasse à un autre moment ? ...» Demanda Kara, ne voulant pas déranger le jeune homme si il était occupé
Elle avait beaucoup de chose a lui dire qui requièrait de la discrétion.
Des sujets très peu recommander en communauté…

Aaron suivit Kara et l’homme qui l’accompagnait pénétrer dans la maison de Laferty, l’esprit toujours aussi embrumé, cette impression que rien n’était réel ne le quittant pas.
La jeune femme remarqua bien vite la présence d’Evey qui, à vrai dire, n’était pas vraiment difficile à repérer vu le bouquant qu’elle faisait. Lorsqu’elle l’interrogea pour savoir si le moment était mal choisit, il lui répondit à la négative, ou plutôt, secoua sa grosse tête d’un air ahurit.
Pendant une fraction de seconde, il s’était imaginé qu’elle serait repartie aussi vite qu’elle était venue en lui disant qu’elle repasserai plus tard.
C’était sûrement stupide mais pas tant que ça quand on savait que la dernière fois, elle s’était tirée sans signe avant coureur…

Sortant de ses pensées, tandis que la jeune femme observait la pièce avec un sourire emprunt de nostalgie et que son ami lui, restait impassible, Aaron referma la porte.
La dernière fois qu’il l’avait vue, elle la passait dans l’autre sens pour ne plus donner signe de vie pendant des semaines…Mais maintenant elle était là, dans le salon, et c’était le principal.
Elle était revenue.
Elle le lui avait promit, en somme, ça n’était pas si étrange que ça. C’était juste très soudain.

Alors qu’il se retournait vers eux, Kara lui présenta Mavrick qui d’après ce qu’il avait saisit, était lui aussi une gargouille. Le grand black le gratifia d’un signe de tête auquel Aaron répondit sans plus de cérémonie que lui.
Le type était plutôt impressionnant et le fait qu’il garde toujours cet air impassible, ne laissant rien paraître de ces sentiments était plutôt déstabilisant. Son attitude contrastait d’ailleurs beaucoup avec celle de Kara qui, elle, semblait ravie d’être là et arborait toujours ce petit sourire mystérieux.

Alors qu’il était en train de fixer Maverick avec fascination, la voix de Kara s’éleva à nouveau. Aaron eu un léger sursaut à peine perceptible puis il lui accorda toute son attention.
La jeune femme semblait quelque peu ennuyée par la présence d’Evey et de Lou qu’elle devait probablement avoir croisée dehors. Il faut dire qu’elle n’était pas au courant des changements survenus dans la maison durant son absence.
A bien y réfléchir, faire entrer deux jeunes femmes inconnues dans sa vie et dans sa baraque juste après le départ de la gargouille n’avait peut-être pas été une idée si brillante que ça. Mais maintenant, Lou et Evey étaient là et elles y resteraient.
La gargouille pouvait repasser quand elle voudrait, elle trouverait toujours les jeunes femmes ici. Elles faisaient maintenant partie de sa vie et il n’allait pas les chasser pour s’entretenir avec Kara.

-"Hem…en fait Lou et Evey vivent ici." Lui apprit-il en fourrant ses mains dans les poches de son vieux jean. "Après ton départ je les ai rencontrées et on vit tous les trois ici maintenant. Evey est dans la cuisine. Elle prépare le repas. Et Lou…bah Lou elle est dehors a lustrer sa cylindré. Elle jette un œil sur sa moto quoi." Rectifia t’il en voyant les sourcils de la jeune femme se froncer d’incompréhension.

Il aurait voulu lui dire qu’elle pouvait parler ‘librement’ devant les jeunes femmes, mais il n’était pas sûr qu’elles auraient apprécier qu’il avoue sans leur en avoir parler au préalable qu’elles étaient des chasseuse et donc au courant de l’existence du surnaturel.
Aaron avait bien vu ce qu’il c’était passé quand Evey lui avait avoué être médium et il ne voulait pas donné à Lou de nouvelles occasions de râler !

-"Aaron, tu veux bien mettre la table ?" Cria Evey de la cuisine, le tirant de ses réflexions.

Le jeune homme tourna la tête dans cette direction, passant nerveusement sa main dans ses cheveux avant de tourner à nouveau son regard vers Kara et Maverick qui le fixaient sans u mot.
Après un court moment, il poussa un léger soupire et se retourna vers la porte de la cuisine restée ouverte et de laquelle il pouvait apercevoir son amie s’afférer.

-"Tu peux venir voir une minute Evey ? J’ai quelqu’un à te présenter." Lança t’il, plus mal à l’aise qu’il ne l’aurait voulu.

C’était plus fort que lui, il avait l’impression d’être un con, maladroit. En temps normal ça n’était déjà pas tellement ça mais là, la présence de Kara le déstabilisait plus qu’il ne l’aurait voulu. Ca avait toujours été comme ça quand il était en présence de femmes. Il perdait complètement ses moyens et se transformait malgré lui en un véritable autiste…

Comme il le lui avait demandé, Evey abandonna rapidement ses fourneaux pour le rejoindre dans la pièce. Lors qu’elle aperçut les deux nouveaux venus, elle se figea l’espace d’un instant, les observant d’un air surprit qui se mua rapidement en curiosité. Les sourcils légèrement froncés, son regard plongé dans le leur, elle s’avança lentement, comme fasciné par les deux êtres présent dans le salon.
Aaron observa son petit manège, intrigué, se demandant si ses dons lui permettaient de savoir ce qu’ils étaient.

Mais Evey se ressaisi bien vite et une fois devant eux, elle effaça cette expression troublé de son visage pour leur adresser un large sourire enjoué.

-"Evey je te présente Kara et Maverick."

-"Oh alors c’est vous Kara ?!" S’exclama Evey apparemment aussi étonnée qu’excitée. "Aaron nous a beaucoup parlé de vous. Je suis ravie de faire enfin votre connaissance."

Elle tendit esuite sa main et serra énergiquement la main de cette dernière avant de se tourner vers l’homme qui l’accompagnait. Elle lui adressa un large sourire mais au lieu de se serrer les main, il s’adressèrent un simple signe de tête respectueux.

-"Vous restez pour déjeuner j’espère."

Aaron leva les yeux au ciel d’un air blasé. A croire que tous ses amis avaient l’air de pique assiette puisque dès qu’elle croisait une de ses connaissance, elle ne pouvait s’empêcher de l’inviter à rester manger. Elle aurait croisé Warlick, elle lui aurait sûrement demandé s’il souhaitait rester dîner…

Lorsque Evey s’était mise à évoquer le sujet épineux qui resurgissait souvent en ce moment à la maison, j’avais décidé de m’éclipser le plus discrètement du monde et sortir soigner ma moto.
Le sujet épineux du moment était bien évidement la recherche d’emploi de Aaron … ou plutôt son absence totale de recherche d’emploi.
C’est vrai que lui et moi glandions quand même pas mal, de toute façon c’était tellement évident que je ne pouvais pas faire autrement que de l’avouer.
Evey m’avait très souvent saoulé avec ce genre de thème, et même à l’usure elle ne m’avait jamais eu. Et elle avait comprit quoi qu’elle face, il était hors de question pour moi de trouver un boulot quel qu’il soit, même si j’avais été payée en or massif.
J’avais bossé des années dans une salle de sport débile qui puait la transpiration et rempli de gros lourds qui passaient leur temps à me draguer de manière lamentable. Julian ne faisait pas partie de cette bande évidement. C’était d’ailleurs la seule bonne chose qui ne m’était jamais arrivé grâce à mon job. Et ça s’était plutôt mal terminé…
Le reste n’avait été qu’emmerdes, arnaques, et odeurs fétides…

J’avais donc déjà donné question boulot de merde, et il était hors de question que je recommence un jour ce petit manège ridicule.
Aaron lui, n’avait jamais bossé de sa vie et c’était sa maison, donc il était normal qu’il bouge ses grosses miches et qu’il me laisse plus de place dans le divan.

Evey ne semblait pas lâcher le morceau avec lui, et a mon avis il n’allait pas tarder à céder. Mais comme il valait mieux être prudent, j’avais tout de même décidé de me défiler pour un moment pour régler quelques trucs sur mon beau bolide qui m’attendait sagement sur le côté de la maison comme d’habitude.

Il ne faisait pas spécialement beau dehors puisque l’hiver approchait à grand pas maintenant, et que nous nous trouvions dans une région ou il faisait chaud 3 jours par an. Mais je m’étais tout de même mis en t-shirt par ce que la mécanique avait la fâcheuse tendance de salir.
En effet au bout d’une heure, même pas, mes mains, mes avants bras et mon jean au niveau des genoux étaient couverts de cambouis gras et noir.

J’étais complètement plongée dans mes pensées, à cheval sur mon engin, faisant gronder le moteur pour tester mes réglages lorsqu’un ‘excusez moi’ vint me faire sursauter.
Je me retournai vivement pour poser mes yeux sur deux putains d’étranges personnages…
Le premier était une femme. Elle n’était pas très grande, et tout habillé de clair. Un chemisier léger bleu pastel, recouvert d’un veston blanc, et une jupe longue toute aussi immaculée, et de chaussure a talons assortie a la chemise.
Elle avait un visage pâle, mais elle n’avait pourtant pas l’air maladive, c’était comme si sa peau était faite de soie.
De longs cheveux légèrement ondulés cascadaient sur ses fines épaules et ses lèvres roses m’adressaient un sourire serein.
Ce qui accrochait le plus pourtant chez cette petite madame, c’était les deux billes d’un bleu pure qui semblaient faire briller son regard…
Il émanait d’elle une sorte de force tranquille, une sagesse simple qui fichait presque les boules…
Le deuxièmes intrus était un grand type noir et canon. Le crâne rasé, les sourcils foncés et droits, un nez légèrement épaté et une bouche bien tracée.
Il était habillé d’un immense manteau d’un noir d’encre qu’il avait noué serré juste en dessous de son menton et qui arrivaient à ses chevilles, juste assez pour laisser voir deux super belles bottes qui devaient faire mal une fois enfoncé dans les fesses…
Lui aussi avait un regard qui fichait les chocottes, un regard noir, comme deux petits puits sans font dont on arrive plus a sortir…

Je ne m’en rendis pas vraiment compte, mais du moment ou j’avais posé mes yeux sur eux, je n’avais plus bougé jusqu'à ce que la jeune femme me réveille à nouveaux en reprenant la parole.
Elle cherchait Aaron. Comment Aaron pouvait connaître des gens pareil, en quel occasion les avait il rencontré ? Pourquoi ils le cherchaient ? Si c’étaient des ennuis, ils allaient les trouvés… c’était toujours des ennuis avec Aaron… avec nous en général de toute façon…

Après toue ces pensées qui défilèrent en quelques secondes à peine, la seule réponse qui me vint fut de leur indiquer par une phrase simple où se trouvait mon petit ami. Sujet verbe adjectif, très efficace. Surtout lorsque mon intention première était de les envoyer bouler.

La nouvelle eue pourtant l’air de ravir la blonde qui me décocha un immense sourire avant de s’engager sans autre forme de cérémonie vers la porte d’entrée, suivit du grand gars noir qui n’avait pas bougé d’un muscle ni ouvert la bouche avant ça.
Je les observai s’en allez jusqu'à ce qu’ils soient hors de vue, puis lorsque ce fut le cas, je me levai enfin de ma moto pour palier à ce problème.
Je bondis sur mes pieds et me collai au coin de la maison pour observer le plus discrètement possible les deux étrangers frapper à la porte.

Au bout d’un moment, Aaron vint leur ouvrir et puis la porte se referma.
Je me redressai brusquement, dubitative. C’était qui ces deux là ?
Puis la petite ampoule à l »intérieur de mon cerveau s’éclaira enfin. Et si c’était Kara ? J’allais peut être un peu vite en besogne, mais Aaron m’en avait souvent parlé comme de quelqu’un de formidable, une très belle femme, blonde qui était partit mais qui allait revenir un jour,n a qui il gardait une chambre dans la maison… ça collait…
Une petite panique m’assailli, et je m’empressai de la repousser et d’éteindre l’ampoule de mon crâne.
Une femme de cette classe la ne pouvait pas avoir vécu avec Aaron ! … Si ? Peut être en fait… par ce que pourquoi pas ? … et pourquoi justement ? Comment s’étaient ils connu ? D’où venait elle ? Pourquoi je ne lui avais jamais posé ces questions pourtant sacrément élémentaires ??
La panique avait immédiatement refait surface.

Elle était revenue il fallait que j’arrête de me stresser pour ça, c’était prévu après tout !! … Ce qui n’était pas prévu par contre c’est qu’elle soit une vraie gravure de mode qui respire la bonté et l’intelligence…
A vu des dires d’Aaron, j’imaginait une femme un rien classieuse, mais pas ‘ça’ … et ils avaient vécu ensemble !! Lui et elle tout seul dans une grande maison. On est jeune, on est beau, c’est l’été … une bêtise est vite arrivée.
Bien que ça ne soit techniquement pas une bêtise, étant donné que Aaron ne me connaissait pas encore ! Mais une bêtise peut toujours arriver ! Elle pouvait arriver encore !!

J’ouvris de grand yeux paniqué et me penchai a nouveau pour regarder la porte d’entrée d’un air outré.
Elle était mieux que moi et elle avait baisé Aaron !!
L’alerte était en marche, il fallait que je réagisse.
Avec précipitation, je m’élançai vers l’entrée côté jardin pour essayer de rentrer en douce sans être vue de tout le monde.
Je revins en arrière et enlevai les clef du contacte de ma moto, puis avançai à nouveau pour revenir à nouveau et ramasser mon bordel en quatrième vitesse pour ne pas que Evey m’engueule.

Une fois cela fait je passai la porte de derrière et débouchai dans la buanderie, où la machine à lavé tournai tranquillement, couvrant le bruit de mes pas.
Je déposai mon bordel dans un coin et passai devant un grand miroir qui reposait près de la porte.
Avec horreur, je constatai que j’étais dégoulinante de saleté, que je portais un vieux jean troué et un t-shirt tout sauf sexy…

Je jurai entre mes dent set entre ouvrit discrètement la porte qui donnait sur le hall d’où je pouvais voir les deux nouveaux venu ainsi que Aaron.
Au bout de quelques secondes celui-ci appela Evey et une fois encore je lâchai un juron étouffé. Si il l’appelait elle allait se mettre a causer et ils n’allaient jamais passer au salon pour que je puisse avoir le passage libre pour grimper les escalier et rallier la salle de bain !!
La vie était souvent mal faite, mais là je battais les recors !!

Evidement il avait fallu qu’elle les invite à bouffer. Evey était une serial inviteuse, c’était presque une psychose. Et sa mère était la même, a chaque fois que je me pointait chez eux pour voir Julian je ressortais avec 3 kilos en plus !
Le pire tout de même dans tout ça, c’est que celle qui était belle et bien Kara avait accepté avec un plaisir non dissimulé.
3 secondes dans la même pièce et elles étaient déjà les meilleures amies du monde. Ils allaient finir par oublier mon existence et j’allais élire domicile dans la laverie !!
-« Saloperie » Lâchais je entre mes dents
Tendis que les deux femmes se faisaient un échange super chiant de civilité et que Aaron matait la scène d’un air un peu perdu pour changé, le grand type black dont j’ignorais encore le nom avait lentement, très lentement, tourné son visage anguleux dans ma direction et avait planté ses deux petites billes noire directe dans les miens !
Soit ce type envoyait des décharge électrique avec ses yeux, soit c’était en fait un très grand moine bouddhiste … ce qui corroborait assez avec sa non coupe de cheveux, pourtant je doutais que la solution soit là … c’était même peu probable.

Quoi qu’il en fût, j’avais l’air idiote maintenant, il m’avait grillé…
Lorsque je pus enfin me détacher de ces deux yeux troublants, je me redressai vivement pour me plaquer au mur.
Evidement il n’y avait pas de mur libre pour s’adosser à cet endroit, c’était le sèche-linge.
Sèche linge ou était posé la boite de poudre à lessivée qui vola sur le sol, vomissant la moitié de son contenu vert pastel sur le carrelage…
-« Merde !! » Crachais je entre mes dents, plaquant une main sur mon front
Chose idiote a faire, ça allait de soit.
Lorsque j’enlevai ma main, lentement, un bruit de succion se fit entendre, créer par le cambouis qui recouvrait mes mains et maintenant ma tronche

-« … merde !! » Couinais je encore

Je soupirai d’un air blasé et baissai les bras, découragée. J’aurai du savoir que la discrétion ce n’était pas mon truc !
J’avais fait du bouquant et de toute façon le grand machin m’avait vu.
J’agrippai la poignée et l’ouvrit à la volée pour déboucher sur le petit comité qui regardait de toute façon déjà dans ma direction.

Je souris du mieux que je pus et m’avançai d’un air digne vers les escaliers que je montai lentement, sans courir ni pleurer, dans le silence général.
Je sentais mes joues en feu mais avec un peu de chance, je m’étais étalé assez de graisses sur la face pour que personne ne remarque ça…

Et comme la vie était décidément très bien faite, lorsque j’eu enfin atteint la salle de bain, j’entendis Evey proposer à tout le monde de se rendre au salon …
Je levai les yeux au ciel, trouvant absurde d’encore jurer à ce stade du ridicule.
Je n’avais pourtant aucun temps a perdre en auto lamentation. En un tour de mains, je m’étais désapé et mis sous la douche.
Après quelques minutes sous le jet d’eau chaude, je sortis précipitamment en glissant sur le carrelage que je venais de recouvrir d’eau pour filer en courant dans la chambre au bout du couloir.
Je l’ouvris la volée et fit valser dans mon dos quelques piles de vêtements qui ne convenait pas a la circonstance.
Est-ce que je n’avais rien de sobre dans mes affaires ?! Pourquoi fallait il que je m’achète tous les pire t-shirt du pays ?
Le seul a peu près correct, et par la je voulais dire de couleur unie, était une petite blouse mauve. Il était tout de même écrit ‘PUTA MADRE’ en gros caractère noir en bas, mais c’était discret.
Je l’enfilai donc, avec un jean entier pour changer.

Une fois plus ou moins prête, pas assez a mon goût, mais assez pour en pas paraître trop préparée, je sorti de la chambre et descendis les escaliers sans faire trop de bruit.
Je m’avançai de quelques pas et tendis l’oreille.
Evey était apparemment retourné à sa cuisine et s’affairait comme une malade. Quand aux trois autres ils étaient dans le salon et parlaient a voix basse sans que ça soit des chuchotements qui vous cachent quelques choses.

Je m’avançai donc dans le salon et me postai dans l’entrée, un sourire poli aux lèvres, voir forcé.
La femme tourna vers moi son regard azuré et me sourit de bon cœur.
Je lui renvoyai une sorte de grimace qui se voulait aimable, mais j’espérais qu’elle paraîtrait moins naze de l’extérieur que de l’intérieur.

-« Aaron me racontais justement votre rencontre » Expliqua la femme dans une intention très nette de me mêler au business.
Mon sourie grimace déjà moche je figea encore un peu plus. Notre rencontre ? Elle voulait dire, cette cuite phénoménale dans un bar de chasseur de monstre miteux sur les bords de l’autoroute ? Super…

-« Super ! » M’exclamais je avec un enthousiasme fînt
Je vins donc m’asseoir sur le fauteuil qui reposait à côté du sofa, espérant que le ridicule était effectivement inoffensif et non mortel… je risquai ma vie si ce n’était pas le cas …

En appelant Evey pour qu’elle les rejoigne au salon, Aaron avait espéré qu’elle fasse la conversation à ses ‘invités’ et qu’elle s’occupe d’eux à sa place. C’était la première fois qu’il accueillait des visiteurs dans sa maison, puisque désormais elle lui appartenait, et recevoir, ça n’était décidemment pas son truc. Evey savait par contre y faire avec ces choses là.
Le jeune homme ne regretta pas son choix une seconde.
Sa colocataire commença par inviter Kara et l’homme qui l’accompagnait à rester déjeuner avec eux et l’offre sembla beaucoup séduire la gargouille qui accepta l’invitation avec plaisir.
Elle aborda ensuite différents sujets, tous plus futiles les uns que les autres mais qui avaient l’avantage de combler les blancs…

Tandis que les deux femmes discutaient de choses et d’autres et que Maverick observait le décor dans un silence religieux, Aaron ne cessait d’observer Kara, encore un peu sous le choc de sa venue.
Une tonne de souvenirs venait se bousculer dans sa tête. Bons et mauvais. Il resta plongé un long moment dans ses pensées, les entendant papoter sans pourtant vraiment entendre ce qu’elles se disaient, ressassant le passé et les événements qu’ils avaient traversés ensemble avant qu’elle ne disparaisse.
Il était heureux qu’elle soit à nouveau ici.

Bien sûr, il lui en voulait toujours un peu de l’avoir abandonné comme ça. Après tout, il aurait très bien pu partir avec elle chercher du renfort !
Mais au lieu de ça, elle l’avait laissé derrière elle, exactement comme elle l’avait fait quelques mois plus tôt lorsqu’il s’était rendu chez Warlick…
Le jeune homme ne s’autorisa pas davantage à penser au loup-garou. C’était jour de fête bordel ! Kara était revenue et avec du renfort.
Elle était là, près de lui, même si il avait encore du mal à y croire.
Aaron aurait aimé la toucher, juste une seconde, pour s’assurer qu’elle était bien réelle, mais il se dit qu’il passerait sûrement pour un idiot.
Il ne devait déjà pas avoir l’air très fin, un sourire niais étirant ses lèvres depuis quelques instants tandis qu’il dévisageait Kara et…qu’elle le regardait aussi.

Le jeune homme sortit de ses songes dans un léger sursaut et il fit disparaître immédiatement son sourire, détournant son regard de celui de la gargouille qui elle, ne cessa pas de lui sourire.
Ses traits bienveillants lui avaient manqués. Plus qu’il n’avait voulu l’admettre...

Soudain, un bruit étrange s’éleva en provenance de la buanderie et Aaron -qui jusque là était trop occupé à réfléchir pour prêter l’oreille à ce qui se tramait dans le reste de la maison- reconnu très distinctement la voix de Lou.
Qu’est-ce qu’elle foutait planqué la dedans ?!
Et quelle connerie est-ce qu’elle avait encore faite ? Elle était d’une maladresse affligeante et avait la sale manie de tout détruire sur son passage. Un véritable fléau, pire que les 10 plaies d’Egypte réunies… Tous les regards se tournèrent alors dans cette direction –tous sauf celui de Maverick qui y était déjà dirigé- et après quelques seconde, la porte qui jusque là était entrouverte avait été poussé en grand, laissant apparaître une Lou à peine reconnaissable sous la couche de cambouis qui lui maculait le visage.
Elle se prenait pour un soldat ou quoi ? Pourquoi est-ce qu’elle s’était peinturlurée la face comme ça ?!

Apparemment, cette question avait traversé l’esprit de tous et Evey et lui échangèrent un regard blasé tandis que Kara semblait plutôt intriguée et Maverick…pour Maverick, il n’en savait foutrement rien !
Lou soutint courageusement leur regard, leur adressant même un sourire avant de s’enfuir vers l’étage. Aaron la connaissait assez pour savoir qu’elle s’était retenue de monter les marches en courant de toute la vitesse de ses jambes…
Evey et lui échangèrent un nouveau regard, complètement désabusé, puis ils se retournèrent vers leurs invités, Evey arborant un sourire qui signifiait clairement « elle est bizarre mais on l’aime quand même, ne faite pas attention » puis, en bonne maîtresse de maison qu’elle était, elle avait proposé qu’ils aillent s’asseoir au salon, après avoir demandé à Aaron de ranger en vitesse son bazar…

Encore une fois, les deux femmes se mirent à bavarder comme de vieilles copines, pendant qu’Aaron et Maverick les observaient, préférant rester en dehors de leur conversation très peu passionnante...
Mais alors qu’il était en train de bénir son amie silencieusement, la remerciant de s’occuper de tout, elle reprit la parole après un court silence, et ses espoirs s’envolèrent…

-"Je vais devoir vous abandonner, mon rôti ne cuira pas seul." Lança t’elle avec un certain entrain.

Aaron tourna son regard vers elle, légèrement inquiet à l’idée de se retrouver seul avec Kara et Maverick. Ce dernier n’avait pas beaucoup de conversation non plus… Ca n’allait pas être très brillant !
Mais avant qu’il ait pu répliquer quoi que ce soit, Evey s’était excusée poliment (évidemment) et elle s’était éclipsée vers la cuisine comme une lâche !

Mal à l’aise, Aaron adressa un sourire gêné à Kara qui l’observait, un sourire encourageant et doux dessiné sur ses lèvres délicates.
Mais merde pourquoi est-ce qu’il était dans cet état ?!
C’était simplement Kara !
Il n’était pas comme ça avec Evey, ou même avec Lou.
Lou qui d’ailleurs avait intérêt de venir lui prêter main forte en vitesse ! Qu’est-ce qu’elle foutait encore là-haut ?
C’était TYPIQUE !
En sale asociale qu’elle était, elle avait préféré rester planquer dans sa piaule plutôt que de descendre lui tenir compagnie !
Et maintenant, il était comme un con, assit sur son fauteuil à triturer bêtement ses mains comme un autiste !!

Aaron cessa son geste aussitôt pour croiser ses bras sur sa poitrine en essayant de garder sa dignité, arborant un air tout à fait naturel...ou presque.
Il fallait qu’il trouve quelque chose à dire. Quelque chose de percutant ! Ca ne devait pas être si compliqué…
Le jeune homme regarda tout autour de lui, cherchant un sujet à aborder, mais après quelques secondes durant lesquelles il se creusa activement la tête pour cela, Kara prit les devants, lui demandant comment il avait rencontré ses nouvelles colocataires.

Pendant une fraction de seconde, il fut soulagé qu’elle est prise cette initiative mais l’instant d’après, il fut de nouveau envahit par la honte.
Comment il avait rencontré les deux jeunes femmes ?
Il n’allait tout de même pas lui dire qu’il avait été au Devil’s pour boire jusqu’au coma afin d’oublier qu’elle l’avait lamentablement planté ! Ca aurait été trop gênant. Sans compter que de toute façon, il ne se souvenait pas vraiment de la fin de cette soirée qui avait pourtant été mémorable…du moins il osait l’espérer.
Triturant nerveusement son pantalon, il tourna son regard vers la cuisine où s’afférait Evey avant de se concentrer à nouveaux sur ses deux convives qui étaient pendus à ses lèvres dans l’attente de sa réponse.

-"Et bien en fait on s’est connu le jour de ton départ."Expliqua t’il après s’être dégagé la voix par un raclement de gorge très peu discret. "J’ai hem…j’ai été dans un bar. T’sais celui où Liam et moi on avait été le jour de notre rencontre. J’connais un type qui boss là-bas, celui qui nous avait aidé d’ailleurs le même soir. Jake. Au départ je voulais juste y aller pour lui demander un service…comme tu étais partis et que j’étais pas sûr de pouvoir me débrouiller les soirs où…enfin tu sais de quoi je veux parler." S’embrouilla t’il, cherchant ses mots tout en se maudissant intérieurement.

Kara avait pourtant sembler comprendre le message et elle acquiesça, ne laissant paraître aucune émotion, gardant toujours ce léger sourire et ce regard doux posé sur lui.
Il avait craint qu’elle ne réagisse mal en sachant qu’il avait avoué son secret à quelqu’un, qu’elle lui dise qu’il avait fait preuve d’une grande imprudence, mais si elle désapprouvait, elle ne le montra pas.

-"Lou et Evey ne savent pas pour…pour mon « problème ». J’en ai parlé à Jake parce que j’ai confiance en lui. Enfin disons plutôt que je sais qu’il a trop peur de moi pour faire quoi que ce soit qui pourrait me nuire et que j’avais que lui sous la main." Ajouta t’il d’un ton pensif. "Et donc pendant que j’étais dans ce bar, Lou est venu me trouver. Au début j’ai…"

Mais il n’eu pas l’occasion de terminer sa phrase.
Encore une fois, il n’avait pas été attentif à ce qu’il se passait à l’extérieur du salon et n’avait pas entendu Lou descendre les escaliers. Elle se tenait maintenant dans le hall, observant le petit groupe qu’ils formaient avec un sourire légèrement intimidé. Il n’était pas le seul à se sentir complètement con apparemment…

Alors qu’un silence plutôt pesant commençait à s’installer, Kara prit la parole, la mettant au courant du sujet qu’ils étaient en train d’aborder. Lou ne sembla pas plus emballée que ça à cette idée mais elle vint s’installer avec eux, la mine légèrement renfrognée, sans adresser un regard au jeune homme.
Mais alors qu’un nouveau silence s’était installé, Kara le relança pour qu’il continu de lui raconter l’histoire de leur rencontre au Devil’s.
Si au début, ce récit lui avait semblé idiot, maintenant il voyait les choses sous un autre angle : c’était en fait un très bon moyen de faire comprendre à Kara que Lou et Evey étaient des chasseuses.

-"Je disais donc que Lou et moi nous sommes rencontrés au Devil’s. Elle et Evey s’y sentent un peu comme…chez elles." Lança t’il, essayant de faire subtilement passer son message, bien que la subtilité ne soit pas son fort, loin de là. "J’ai offert un verre à Lou…ou bien le contraire j’sais plus trop, et bref on s’est découvert quelques points communs et on a finit la soirée ensemble. Elles avaient besoin d’un toit, j’avais besoin de compagnie et ça c’est fait tout seul. Depuis elles vivent à la maison. Evey fait la bouffe et Lou fait…d’autres trucs." Conclut-il d’un ton méditatif.

La jeune femme lui jeta un regard noir qu’il prit grand soin d’éviter, puis il tourna à nouveau son regard vers Kara, pour continuer de parler avant que sa petite amie ne puisse intervenir d’une quelconque manière.

-"Enfin voilà et depuis ce jour…on retourne souvent au Devil’s…on s’y sent très à l’aise, entouré de gens de notre trempe…pas vrai Lou ?" L’interrogea t’il, la prenant à témoin.

Cette dernière le dévisagea avec des yeux ronds, l’expression menaçante, et il en fut soulagé. Si elle avait comprit ce qu’il voulait dire, alors Kara avait eut-être saisit elle aussi. Aaron se tourna alors une nouvelle fois dans sa direction, sondant son regard azuré pour essayer de capter ses impressions.

Après m’être assise sur l’un des fauteuils libres sans dire un mot et affichant un sourire des plus niais, j’avais écouté sagement Aaron continuer son fabuleux récit sur notre toute première rencontre.
Il avait l’air d’être tout aussi à l’étroit dans ses basquets que moi et ne cessait de faire danser son regard entre moi-même et Kara qui elle, écoutait patiemment son histoire.
Evidemment il ne le racontait pas tel quel et c’était tant mieux, j’avais déjà été assez humilié devant elle pour la journée.

De temps à autre je jetai des regards en biais à Evey qui s’afférait dans sa cuisine en chantonnant avec gaieté. Cette bougresse n’avait absolument aucune idée de la gravité ultime de la situation !! Elle me laissait seule dans ce salon maudit avec eux.
Et évidemment si je prétextais vouloir l’aider à la cuisine, je n’allais pas être crédible deux secondes, ou en tout cas pas aux yeux de Evey ni a ceux d’Aaron. Ils allaient savoir que je me défilais lâchement et je ne voulais en aucun cas que ça arrive.

Alors que j’observai les dessins du tapis avec une attention toute neuve (en effet je n’avais jamais remarqué auparavant qu’il y avait des fleures) mon attention fut de plus en plus attirée par les paroles de Aaron.
Je fronçai doucement les sourcils et lui jetai un regard en biais, puis un second…
Est-ce que je rêvais ou est ce qu’il asseyait bel et bien de faire comprendre quelque chose à kara. Ils avaient des trucs à caché j’en étais sure !!
Alors d’abord monsieur nous faisait passer pour des alcooliques, puis faisait clairement sous entendre que j’étais une petite dragueuse effrontée et une fille facile et maintenant il livrait notre plus gros secret en pâture à deux inconnus aux allures bizarre !!

Evidemment, comment réagir a cet état d’urgence ?
Lui faire une remarque ? Mais alors la quelle choisir qui ne confirmait pas elle non plus le secret ?
Lui hurler dessus ? Au risque de paraître complètement hystérique et de définitivement griller mes chances d’avoir l’air normal, et accessoirement, livrer notre secret !!
Ou bien lui mettre une pèche en pleine figure, histoire de bien fixer les règles dans cette maison !! Et de livrer le secret…
De la sorte, Aaron aurait constaté avec certitude qu’il avait dépasser les bornes et Kara n’aurait rien tenté pour me piquer quoi (ou qui) que ce soit dans cette maison… et surtout pas le propriétaire.

Pourtant ce genre de réaction m’aurait fait passé pour une sauvage, et je ne voulait pas que la jeune femme blonde me voit faire ce genre de chose. J’avais déjà assez l’air d’une idiote comme ça…

Je jetai un regard en coin à Kara et son ami qui restait comme une statue de sel a nous fixé sans qu’aucune expression ne vienne troubler ses traits si bien tracés.
Après avoir adressé un regard rond et agacé à mon abruti de petit copain, je souris d’un air sans doute forcé puis me raclai la gorge alors que le silence planait depuis maintenant quelques horribles secondes.

-« Il… il enjolive un peu … » Commençais je, trouvant soudain que le son de ma voix semblait hurler dans ce calme si profond
J’émis un tout petit rire qui sonnait faux puis m’arrêtai immédiatement
-« On n’y va pas si souvent que ça… et les clients… enfin je veux dire on a rien a voir avec eux c’est pas pour ça qu’on y va… on aime simplement le … l’ambiance et voilà… ça n’a rien a voir avec … quoi que ce soit d’autre qui ne soit pas ça … enfin je veux dire qui ne soit pas … normale … »
Je souris d’un air poli mais stressé et soupirai
-« Et voilà ! … rien d’anormal dans cette maison ni … nulle part … ailleurs d’ailleurs »

Plutôt satisfaite de mon récit je continuai de sourire certes un peu bêtement.
Kara quant à elle se tourna vers Aaron, ce sourire entendu et serein sur le visage.
Elle l’observa un instant, puis tourna ensuite son regard vers moi et m’adressa le même regard étrange.

-« Je vois très bien ce que vous voulez dire » Dit elle simplement d’un ton doux

Qu’est ce qu’elle voulait dire par là, qu’est ce qu’elle comprenait au juste ?
Aaron quant à lui paraissait avoir saisit la réponse de la jeune femme blonde et avait acquiescé avec ce qui semblait du soulagement.
Y’avait anguille sous roche et je n’aimais pas du tout ça ! Je détestais avoir cette sensation de rater quelque chose d’essentiel !
J’ouvris la bouche pour poser une question, mais aucune question ne me vint à l’esprit, j’avais la tête vide.

Je les observait se contempler avec complicité durant quelques affreuses secondes puis me levai d’un bon, les faisant tous sursauter.
Je plantai mes poings sur mes hanches et les regardai avec courroux.
Sous mon nez !! Ils osaient flirter sous mon nez !!!!
Pourtant il fallait que je me contrôle absolument.
Elle semblait plus jolie, plus intelligente, plus douce, plus mieux sous tous rapport que moi alors si en plus je faisais mon numéro d’hystérique, c’était certains, j’allais passée pour une bouffonne !!
Pourtant maintenant j’étais là debout… j’ouvris la bouche comme un poisson qui brasse de l’eau, puis laissai retomber mes bras.

-« Quelqu’un … veut … … a boire ? » Lâchais je au compte goûte, mon imagination tournant à plus de 100 a l’heure
-« J’ai très très soif je vais nous chercher à boire » Fis je en me retournant d’un bloc pour me diriger à grand pas vers la cuisine.

La minute d’après je sortais des verres de l’armoire, la mine fermée, évitant le regard de Evey qui se trémoussait dans mon dos.

-« Est-ce que c’est bientôt près ? » Lui demandais je dans un marmonnement morne
Puis je me tournai vers elle, un verre dans chaque main, la mine pensive
-"Je trouve que c'est bizarre... j'ai eu l'impression... qu'il essayait de lui faire comprendre des 'trucs'!" Articulais je presque silencieusement pour ne pas qu'on nous entende dans le salon

Evey, qui pourtant adorait cuisiner et se consacrait habituellement corps et âme à cet art, avait l'esprit ailleurs. Quelques instants plus tôt, elle s'était excusée auprès de ses invités et s'était ensuite exilée dans la cuisine pour pouvoir se poser un moment et réfléchir aux récents évènements.
D'abord Liam et maintenant Kara. Les deux amis d'Aaron refaisaient surface presque en même temps et elle était persuadée que ça n'était pas un détail anodin. Quelque chose se préparait, mais quoi ?

Aaron avait toujours été très mystérieux sur ce sujet (et pas que sur celui-ci d'ailleurs) mais ça n'allait plus pouvoir durer bien longtemps. Il allait maintenant falloir qu'il parle ! Tous ces secrets devenaient pesant et elle en avait assez de ne rien y comprendre !
Encore qu’elle en savait bien plus que Lou...

Evey se concentra à nouveau sur ce qu’elle faisait, mais cela ne dura qu’un temps. Ses pensées la rattrapèrent très vite et elle ne s’intéressa plus vraiment à sa viande qui cuisait lentement. Elle essayait de se souvenir de la sensation qu’elle avait éprouvée lorsque sa peau était entrée en contact avec celle de Kara au moment où elles avaient échangés une poignée de main, de son regard si doux et mystérieux plongé dans le sien…
Ca avait été grisant, électrisant…et quelque peu effrayant.
En l’apercevant dans le hall, Evey avait été assaillie par une vague de puissance tellement intense qu’elle lui en avait coupé le souffle momentanément.

Elle avait perdu toute notion du temps à ce moment, submergée par une tonne d’émotions plus ou moins fortes. Elle avait immédiatement su que Kara n’était pas humaine. En apparence sans nulle doute, mais cela se limitait à ça.
Son aura était l’un des plus lumineux qu’elle n’avait jamais vu et d’ailleurs, elle n’eu même pas le loisir de l’apercevoir. Mais il était tellement puissant qu’elle avait pu le ressentir.
Il émanait de la jeune femme une force incroyable et une sagesse sans borne.
Une sensation inqualifiable qui l’avait faite frissonnée.
C’était elle.
La statue de son rêve.
Evey en était intimement persuadée.

L’homme qui se tenait près d’elle dégageait lui aussi une aura d’une puissance inouïe.
Et puis soudainement, tout s’était éteint.
Cette sensation avait disparue et l’air était devenu plus respirable.
Evey s’était alors ressaisie pour donner le change mais depuis ce moment, elle était obsédée par ce qu’elle avait ressenti.

Son rêve semblait prendre vie sous ses yeux. Elle en découvrait peu à peu le sens et les pièces du puzzle commençaient à s’assembler.
Aaron était le jeune loup blanc, Kara la statue et Liam le templier.
Et elle, avait-elle un rôle à jouer là dedans ? Et si oui, quel était-il ?

Ce rêve les avaient conduites elle et Lou à Cleveland et elle commençait enfin à le saisir. Mais certains points restaient obscures.
Mais Aaron et Kara devaient avoir les réponses à ses questions et ils allaient les lui donner. Cette fois, elle ne lâcherait pas l’affaire…

Evey entendit soudain des pas dans son dos et sursauta légèrement, sortant de ses pensées. Elle jeta un rapide coup d’œil derrière elle et aperçu alors Lou qui se dirigeait vers l’armoire pour y faire elle ne savait quoi.
Elle la suivit du regard un moment, puis finit par se retourner vers sa viande pour suivre la cuisson avec attention un court instant.
Elle essaierait de profiter du repas pour poser ses questions. Ou peut-être était-ce déplacé…Mieux valait attendre la fin du repas, c’était préférable.

Mais alors qu’elle était à plongée dans ses réflexions existentielles, Lou la fit sursauté une deuxième fois en lui adressant la parole.
Est-ce que c’était bientôt prêt ? A vrai dire, elle n’en savait trop rien, elle avait d’autres choses en tête pour le moment.
La jeune femme se tourna vers son amie tandis que cette dernière lui confiait qu’elle soupçonnait Aaron et ses invité de comploter contre elle.
Evey ne pu s’empêcher de sourire.
Evidemment qu’il avait du essayer de lui faire comprendre des choses !
Ils devaient avoir des tas de trucs mystérieux à échanger tous les trois. Mais elle ne tarderait pas à savoir de quoi il retournait !

Retournant à sa cuisine pendant que Lou observait leurs invité d’un air soupçonneux, la jeune femme prit la parole sans se défaire de son léger sourire qui flottait sur ses lèvres élégamment peinte.

-"Ils semblent se connaître depuis un moment, il doit simplement s'agir de 'codes' qu'ils ont. De l'extérieur ça peut paraître étrange mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'un complot rassure toi." Répondit la jeune femme d'un ton qui se voulait rassurant.

Mais ça ne prenait pas avec Lou. La chasseuse lui adressa un regard en biais qui signifiait clairement qu'elle ne l'endormirait pas si facilement. Evey détourna son regard du sien pour se concentrer sur sa cuisine mais elle pouvait encore sentir le regard de son amie sur elle. Un regard des plus méfiant...
Ce qu'elle pouvait détester quand elle agissait comme ça ! Elle savait pourtant parfaitement que ça la mettait mal à l'aise lorsqu'elle la dévisageait de la sorte!
Evey lui jeta de rapides coups d’œil en coin, espérant que la jeune femme ait détourné le sien pour se concentrer à nouveau sur le groupe qui se trouvait dans le salon, en vain. Lou s’était même rapprochée d’elle, la fixant d’un air inquisiteur, les sourcils froncés.
Evey finit par craquer.

-"Ils ne complotent rien contre nous. Du moins je ne crois pas." Lança t’elle en se tournant vers elle, affichant une petite moue boudeuse.

Elle n'était pas sûr que raconter ce qu'elle avait sentie à Lou était une bonne chose, mais elle allait tout de même prendre le risque de se confier à elle; Après tout, c'est comme ça qu'elle procédait depuis un peu plus d'un an. Evey ressentait, voyait des choses et elle en faisait part à Lou qui tentait de l'aider à décrypter tout ça.
Et puis elle vivait sous le même toit qu'Aaron et elle avait le droit d'être un minimum tenue au courant.
Evidemment, Evey ne dévoilerai pas le secret d'Aaron, ça, c'était à lui de le révéler, mais pour le reste, elle n'était pas tenue au secret.

"T'as pas à t'en faire, en tout cas, Kara est tout ce qu'il y'a de plus doux je peux te le certifier. Encore qu'il ne faudrait pas l'énerver." Murmura t'elle plus pour elle même qu'autre chose, repensant à cette puissance qui semblait illimitée qu'elle avait ressentie. "Elle ne nous fera pas le moindre mal, son ami non plus d'ailleurs, mais ils ne sont pas vraiment...humains à proprement parlé. Je ne sais pas vraiment ce qu'ils sont mais tu peux me croire, ces deux là sont innofensifs."

Lou ouvrit de grands yeux interloqués qu'elle tourna immédiatement en direction du salon où se trouvaient toujours Aaron, Kara et Maverick, en pleine discussion.
Evey suivit son regard un court moment puis leur regard se croisèrent à nouveau, celui de Lou restant surprit.

-"Je ne sais pas bien ce qu'ils sont venus faire ici, pas plus que je ne sais pourquoi Aaron était si remonté après Liam. Mais je sais que tout ça est lié à mon rêve." Expliqua la jeune femme à son interlocutrice qui imprimait l'information et semblait pensive. "Je pense que s'ils sont là tous les deux, c'est que quelque chose d'important se prépare. Quelque chose auquel on est mêlé sans le savoir depuis qu'on a rencontré Aaron dans ce bar." Conclu Evey d'un ton grave. "Et maintenant tu ferais mieux d’y retourner. Essaye de leur soutirer des informations pendant que je me charge de cuir ce satané rôtie !" Ajouta t'elle comme si cette dernière mission était de la plus haute importance, désignant les verres que Lou tenait dans ses mains.

Elle se retourna ensuite vers ses fourneaux pour faire sa part du boulot, se plongeant à nouveau dans ses réflexions...

Je connaissais Evey depuis une éternité ou deux, et même si elle n’était pas aussi douée que moi en mensonge, elle n’était tout de même pas trop mal dans son genre. Sauf que j’étais meilleure et que je la connaissais assez pour savoir quand elle essayait de m’embrouiller. Et son histoire de « code », c’était pire qu’une embrouille, c’était carrément une insulte.
Comment pouvait elle croire que j’allais gober une débilité pareil ?

Je n’avais rien eu besoin de dire, pas de cris, ni de violence, juste un regard qui en disait long.
Et comme d’habitude elle avait cédé et m’avait expliquer ce qui se passait dans son petit cerveau étrange.
Je savais la comprendre, mais aussi comment la prendre pour qu’elle ne me refuse rien. Tout ça avec des années d’expérience derrière moi évidement.

Elle commença par nous rassurer moi et ma vielle amie paranoïa. Ils n’en avaient pas contre nous. Après tout c’était évident mais l’évidence était parfois obscurcie par trop de stress ce qui était bien souvent mon cas.
Mon amie m’assura ensuite de la bonne volonté de Kara.
Ca aussi je n’en doutais pas au fond, même moi qui n’avait aucun 6ème sens, je pouvais clairement sentir et constater que cette femme était tout ce qu’il y a de plus règlo. Et même si sont grand copain black et muet avait des airs de serial killer, il n’émanait de lui aucune menace ou intention de nuire.
Puis vint enfin la révélation. Si ma vie avait été une série télé, comme l’une de celle que Aaron passait son temps a regarder, au moment précis ou Evey avait prononcé « mais ils ne sont pas vraiment...humains à proprement parlé », une musique de suspense aurait débuté, ensuite un gros plan sur mon adorable visage qui arborait pour l’occas’ une expression des plus étonnée, puis un fondu au noir pour enchaîner directement sur une page de publicité.
Evidemment je n’étais pas dans une série, et tout ce qui suivit cette déclaration fut un silence étonné et plat. C’était moins chique mais c’était réel.

J’avais immédiatement tourné mon regard vers le salon ou je pouvais voir Aaron de dos discuter a voix basse avec la jeune femme blonde au sourire doux. Pas humaine ?? Comme … comme pas humaine !!

Lorsque je me tournai a nouveau vers Evey, le sifflet coupé, elle enchaîna avec les relations à son rêve. Maintenant qu’elle le disait, ça pouvait sembler logique, même si j’avais comme l’impression de débarquer complètement.
On cherchait comme deux connes depuis des mois a quoi ce fameux rêve qui lui pourrissait presque toutes ses nuits faisait référence et en fait c’était les références qui nous étaient tombés dessus.

Puis pour finir dans la cuisine, Evey me chargea d’allez soutirer subtilement quelques infos a nos invités de marque.
J’acquiesçai dans un soupire, puis emportai les verre dans le salon, pénétrant à nouveau de plein fouet dans cette ambiance étrange que produisait les deux nouveaux venus.

Un court silence s’en suit, tendis que je disposais les verres sur la table basse du salon, endroit habituellement réservé aux gros pieds de Aaron.
Kara m’observa faire poliment, ses mains pâles posés sur ses fins genoux.

Je me redressai ensuite et les observai tous tour a tour, un sourire un peu idiot sur les lèvres.

-« Voilà … » Dis je avant de me rendre compte sous le regard insistant de Aaron que les verres étaient vides.

J’allais donc cherché de quoi les remplir dans l’armoire et pu enfin me rasoir.
Le silence perdurait tendis que chacun sauf Mavrick, buvait le contenu de son verre.

-« Je vous ai interrompu ? » Demandais je ensuite sur un ton léger
-« Non pas du tout » me rassura Kara avec son éternel sourire si gentil et si agacent
-« Si certain sujet nécessite que vous soyez seuls… » Insistais je
-« Non, je vous assure, tout est parfait »
-« Très bien ! Alors de quoi vous parliez ? »

Un silence suivit… encore. Et il me sembla très nettement que Kara et Aaron avaient échangé un regard très bref, mais qui me suffisait amplement.

-« Je vois… » Fis je, mal a l’aise après un raclement de gorge

Je me mis à réfléchir à toute vitesse. Comment redresser la situation ? Comment faire pour qu’ils se décident à parler devant moi ? A nous révéler des choses ? A nous faire confiance ??

Je soupirai, me grattai nerveusement l’oreille, puis pris une grande inspiration, un immense sourire aux lèvres.

-« Et sinon, Kara … qu’est ce que vous êtes exactement ? » Demandais je avec entrain

Les regards changèrent et surtout celui de Aaron. J’ouvris de grands yeux, constatant que mes essais de subtilité étaient à revoir.

-« Je veux dire… comme … dans quoi vous … travailler ? » me dégonflais je ensuite

Un silence hésitant s’en suivit pour changer, puis Kara repris ce sourire quasiment imperturbable.

-« Je n’ai pas d’emploi… » Me dit elle, puis elle baissa les yeux et posa son verre puis se tourna a nouveaux vers moi
-« Est-ce que vous avez quelque chose de particulier a me demander Lou ? » Me questionna t’elle ensuite sur un ton très calme

L’image incongru d’un bourreau abattant une hache sur la pauvre nuque faible et dégarnie de sa victime me vint a l’esprit. Pourquoi ? Bonne question.
Elle m’avait grillé au quart de tour, pour la discrétion je me posais là.
J’ouvris donc la bouche et secouait vaguement la tête, n’expriment ni un oui, ni un non.

Elle sourit donc et enchaîna, tendis que j’évitais le regard de Aaron au maximum.

-« Je pense que votre amie et vous n’êtes pas dupe, et qu’il va bien falloir que Aaron et moi vous expliquions les circonstances de notre rencontre, mes origines, et notre butes commun. J’ai l’intime conviction que Dieu vous a placé toute les deux sur notre chemin pour accomplir une mission de la plus haute importance pour le bien de la communauté »

Je l’observai les yeux ronds, puis je souris. Qu’est ce que je pouvais faire de plus de toute façon …
Dans mon dos, je sentis Evey se rapprocher et se poster dans l’embrasure de la porte.

-« Je suis ce que l’église appelle une Gargouille. Et Mavrick ici présent est également de ma race. Nous avons été créé il y a longtemps par le Vatican. Notre mission depuis tout ce temps est de protéger l’église de toutes menace… c’est précisément ce pourquoi je suis ici… »
Elle se tourna ensuite vers Aaron pour lui signifier de parler a son tour.
Je mourai d’envie de dire une foule de chose mais me retint, pendues aux lèvres de mon petit ami qui décidément, était bien plus qu’il n’y paraissait…